Marion a encore les yeux rougis et la voix tremblante. Depuis le début de la matinée, elle fait des cartons, transporte des affaires et du matériel médical d’un bout à l’autre de la maison d’accueil spécialisée Diapason, à Grandchamps-des-Fontaines , en banlieue nantaise. Autour d’elle, l’unité 6, dont elle est la monitrice et coordinatrice, se vide petit à petit.
La trentenaire aux cheveux blonds observe au loin une patiente se déplacer péniblement avec son fauteuil couinant. Arriver face aux portes closes de l’unité 6, où elle était jusqu’à présent hébergée. Puis faire lentement demi-tour, un peu perdue.souffle Marion, laissant la fin de sa phrase en suspens. Avant de reprendre :
«Je ne vais pas vous mentir, c’est dur de voir ce qu’on leur fait subir, de se dire qu’on en arrive là. C’est vraiment la merde.» Des équipes du matin et du soir de la structure Diapason au moment de la transmission des informations, à Grandchamps-des-Fontaines, le 18 février. Faute de personnel en nombre suffisant, l’établissement qui héberge d’un côté des polyhandicapés dans une maison d’accueil spécialisée, et de l’autre des autistes dans un foyer d’accueil médicalisé, a été contraint de réduire la voilure. L’unité 6, qui hébergeait une petite dizaine de personnes, a donc dû fermer à partir de la mi-février, et ne devrait pas rouvrir avant début avril, au mieux.