En avril 2021, Madrid avait accepté, à la demande d'Alger, d'accueillir le leader du Front Polisario, Brahim Ghali, alors malade du Covid-19. Rabat avait immédiatement rompu ses relations diplomatiques avec l'Espagne et accru la pression en laissant quelque 10 000 Marocains candidats à l'émigration entrer, le 17 mai, dans l'enclave espagnole de Ceuta, sur la côte nord du Maroc. Le revirement de l'Espagne arrive au plus mauvais moment.
Alors que l'Europe cherche à se passer des hydrocarbures russes, en vue d'assécher le financement du régime de Poutine, certains craignent que l'Algérie réduise ses exportations de gaz, comme elle l'a fait en octobre dernier en fermant le robinet du gazoduc Maghreb Europe qui transite par le Maroc et rejoint Cordoue, en passant sous le détroit de Gibraltar.
Avec la guerre en Ukraine, la péninsule ibérique pourrait par ailleurs jouer un rôle stratégique pour l'approvisionnement futur du reste de l'Europe.