«Faut pas rêver», comment démasquer un somniloque JeudiPolar ASchwartzbrod
, est dans la même veine. C’est l’histoire d’un homme qui parle dans son sommeil. Et, pire encore, il se bat, il injurie, il sort de lui-même, à la grande épouvante de sa femme qui, non seulement ne parvient pas à dormir, mais surtout s’effraie des pulsions criminelles que l’être aimé, par ailleurs sage-femme, laisse apparaître durant son sommeil.
Carlos, tel est son nom, semble revivre encore et toujours la même scène, dont il affirme ne pas se souvenir au matin. Et Louise, sa femme, a compris qu’il était plus facile de le faire parler si elle utilisait l’espagnol dont elle ne connaît que des bribes glanées pendant ses vacances sur la Costa Brava. Ce qui donne des échanges à se tordre de rire.
Cette fois, il y eut un déclic et il embraya sur une longue tirade. Inconsciemment, Louise hochait la tête pour marquer son approbation, exactement comme elle le faisait avec les personnes qu’elle interrogeait pour le journal. Elle disait les mots d’espagnol qui lui traversaient l’esprit et, à chaque fois, Carlos repartait de plus belle.Ils continuèrent ce dialogue de sourds jusqu’à ce que Carlos repose la tête sur l’oreiller et replonge dans un sommeil silencieux.
Pour en avoir le cœur net, Louise va dissimuler un enregistreur près de son oreiller et fera traduire le résultat par son amie Jeanne. Et elle va découvrir que, chaque nuit, Carlos rejoue le même scénario meurtrier dans la ville de Marbella dont il est originaire. Accompagnée de Jeanne, elle va prétexter des vacances entre filles pour partir en loucedé sur la Costa del Sol afin d’en avoir le cœur net.