Ali Baddou reçoit Françoise Gaill, biologiste et océanographe spécialiste des écosystèmes marins profonds et de l'adaptation aux milieux extrêmes, directrice de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique .
À l’intérieur d’une goutte d’eau. Avant d’évoquer l’infiniment grand avec l’océan, Ali Baddou demande à l’océanographe François Gaill de décrire l’observation d’une goutte d’eau. « D'abord, on voit un univers de particules qui n'arrête pas de vibrer. Et quand on augmente l’agrandissement, on aperçoit des formes extrêmement diverses. Certaines sont segmentées, d’autres, ramassées, certaines sont sphériques avec des cils… À aucun moment, ces différents éléments n'entrent en collision compte tenu du mouvement brownien . En soi, c'est déjà extraordinaire. Cela montre combien la nature est belle.
Des scientifiques ont modélisé le périple d’une goutte d’eau marquée larguée au large du Timor-Oriental, au nord de l'Australie. Et elle fait le tour de la Terre en 1000 ans. Elle parcourt trois millions de kilomètres dans tous les bassins océaniques du globe à travers les courants. Cette expérience peut sembler abstraite ou absurde.
« Le changement climatique a une incidence sur la température, qui a des conséquences sur la circulation thermohaline (Circulation océanique engendrée par les différences de densité de l'eau de mer à l'origine courants marins qui ralentissent un certain nombre de choses et entraînent des dizaines de couches d'eau, à agir comme des tampons qui vont ralentir la vitesse.