Dominique ChapuisLe Brexit ne va pas épargner le secteur du luxe. L'Alliance européenne des industries culturelles et créatives , l'association des groupes du secteur , tire la sonnette d'alarme. Dans un courrier adressé mi-octobre au ministre des finances de sa Majesté, Rishi Sunak, elle estime qu'il aura un lourd impact « sur les emplois et les opportunités d'investissement des grandes marques au Royaume-Uni ».
Au « UK », le marché du luxe a bondi de 49 % en 4 ans , grâce aux achats des touristes. Tout le monde a vu les files d'attente devant les boutiques de Londres au moment des soldes après Noël, y compris dans les artères chics comme Régent Street. Des clients venus d'Outre Manche, et d'au-delà, en quête de bonnes affaires.
« Ce système est essentiel à l'attrait du Royaume-Uni […] et sa suppression aura un impact désastreux », insiste l'ECCIA, qui regroupe plus de 600 maisons, dont Alexander McQueen, Chanel, Dior, Gucci, ou Longchamp. Les ventes de sacs à main ou autres vestiaires de ces griffes ne sont pas les seuls menacés.
Dans ce cas, les groupes de luxe pourront-ils rattraper la mise ? « Il y aura peut-être un rééquilibrage à long terme. Mais au-delà de récupérer du chiffre d'affaires, il y aura un effet immédiat sur nos maisons et leurs salariés », indique Bénédicte Epinay, la nouvelle déléguée générale du Comité Colbert.
Les industries du luxe européennes appellent ainsi le chancelier à revoir sa copie sur la fin de ce remboursement. « Nos entreprises au Royaume-Uni, sont fières de la contribution réalisée au fil des décennies - nous voulons éviter une situation où cet investissement doit nécessairement être revu », souligne l'ECCIA.
Une page qui se tourne, de toutes manières il y aura moins de touristes à Londres. Les tours opérateurs s en servait pour point de départ ou de fin pour leurs circuits. Maintenant qu'ils sont hors Europe et besoin d un visa pour aller sur le continent, Londres risque d être zappé