La semaine d’émotion et d’union nationale que le monde entier a eu sous les yeux avec les funérailles d’Elisabeth II, cette semaine paraît déjà lointaine, et le mot qui vient à l’esprit serait enterrée si ce n’était pas de mauvais goût.
Car depuis la présentation, vendredi, du budget 2023 par la nouvelle première ministre Liz Truss, c’est la débandade. En trois jours, la livre sterling a dégringolé et les taux d’intérêt sur sa dette ont bondi hier, jusqu’à 4,5%. Certains analystes se demandant, en plaisantant à peine, si le Fonds monétaire international ne va pas venir au secours du Royaume-Uni – comme dans les années 1970.
Sans oublier que le gouvernement n’a pas demandé, comme c’est l’habitude, à un organisme indépendant de chiffrer ses mesures. Bref, les marchés comme on dit, n’y croient pas, ils s’inquiètent du déficit public et se demandent comment cela va finir. On le sait, le modèle de Liz Truss, c’est Margaret Thatcher ; mais l’idée de copier son modèle 40 ans après est assez saugrenue.
Au fond, depuis le Brexit, les conservateurs britanniques rêvent de transformer leur pays en Singapour sur la Tamise, en attirant les investisseurs du monde entier. Eh bien, lesdits investisseurs veulent d’abord être sûrs de récupérer leurs billes et les taux d’intérêt gèlent déjà le marché immobilier.
Exemple : Dans l’équipe Truss, il n’y a pas de ministre en charge des relations avec l’Europe, pourtant si proche, mais un ministre des Relations avec l’Europe et les Etats-Unis, pour bien montrer que la relation avec le vieux contient n’a rien de spécial … L’idéologie se niche y compris dans les détails.
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