Dans son petit local de Booni, dans le nord-ouest du Pakistan, Hajra Bibi combat des tabous immémoriaux. Penchée sur sa machine à coudre à manivelle, elle fabrique des serviettes hygiéniques dans un pays où le cycle menstruel relève du non-dit., affirme cette mère de famille de 35 ans, assise devant sa petite table de travail recouverte d'un napperon.
D'après une étude réalisée en 2013, seules 17% des Pakistanaises en utilisaient alors. Dans ce pays, l'arrivée des règles est considérée comme l'un des principaux facteurs de décrochage scolaire pour les filles. Quelque 28% des femmes interrogées en 2017 par l'Unicef indiquaient avoir déjà manqué école ou travail du fait de maux de ventre ou par crainte de tacher leurs vêtements.
, car elles ne pouvaient les faire sécher en extérieur, la pression sociale le leur interdisant, note Mme Ansari., déplore le Dr Wassaf Sayed Kakakhail, ce qui favoriseLe tabou engendre les fausses croyances:"On leur dit de ne pas se laver durant leurs règles""On leur dit qu'elles ne doivent pas se laver pendant ces jours", dont certaines peuvent les rendre"", s'agace cette médecin.
Pour éviter le regard réprobateur de la société, certaines achètent leurs serviettes hygiéniques la nuit
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