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Accusation contre un conducteur de véhicule dont le système de conduite semi-autonome était actif lors d’un accident mortel

Un système de conduite autonome | Photo : Getty Images
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Daniel Rufiange
La cause qui sera entendue en Californie est la première du genre et pourrait affecter l’utilisation des systèmes de conduite semi-autonomes et autonomes

Les systèmes de conduite semi-autonome ne font pas l’unanimité. Certains les perçoivent comme la huitième merveille du monde et la voie de l’avenir alors que d’autres les décrient comme la pire invention dont le monde automobile avait besoin.

La vérité se trouve peut-être quelque part entre les deux. Comme toute technologie, c’est plutôt son utilisation et les choix que l’humain qui l’a entre les mains fait qui sont à analyser, bien plus que la technologie elle-même.

À ce sujet, un cas intéressant pointe en Californie alors que deux procureurs ont décidé d’inculper un conducteur qui utilisait le système de conduite semi-autonome de son véhicule. Sa voiture, à la sortie d’une bretelle d’autoroute, a brûlé un feu et percuté une Honda Civic, tuant sur le coup ses deux occupants. L’accident s’est produit en 2019 à Gardena, bien sûr en Californie.

Selon ce que rapporte le Washington Post, le conducteur accusé est le premier aux États-Unis à recevoir une inculpation pour une collision mortelle alors qu’il utilisait un système de conduite semi-autonome. La NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) a confirmé au journal que le système du véhicule en question était utilisé au moment de la collision. Le défendeur a plaidé non coupable aux accusations.

Les familles des victimes poursuivent à la fois le conducteur de la voiture et le constructeur qui offre cette technologie.

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Vous aurez remarqué que nous ne nous sommes pas attardés sur la marque de la voiture jusqu’ici. C’est volontaire, car la question n’est pas de juger le système de conduite autonome en question, mais bien son utilisation par le propriétaire du véhicule. C’est là-dessus que la cour va se pencher et que le conducteur accusé sera jugé. Quant à la voiture, pour les besoins de la cause, il s’agit d’une Tesla Model S et le système est bien sûr l’AutoPilot proposé par la compagnie.

Les systèmes offerts ne sont pas entièrement autonomes. Le conducteur qui les utilise est toujours légalement responsable de sa voiture. Cela dit, les accusations surviennent alors que le système d’aide à la conduite de Tesla fait l’objet d’une attention croissante. La NHTSA a ouvert une enquête sur les accidents impliquant le système Autopilot.

Plusieurs Tesla ont heurté des véhicules d’urgence stationnés, un problème suffisamment répandu pour susciter une mise à jour logicielle de la part du constructeur. De même, le nombre de collisions mortelles impliquant des voitures Tesla dans lesquelles le système Autopilot pourrait avoir joué un rôle ne cesse de croître, d’où l’intérêt croissant des autorités.

Dites-vous que si Honda, par exemple, avait un tel système aussi répandu, on serait peut-être en train de parler d’accidents impliquant des modèles de la compagnie.

L'affaire judiciaire californienne sera suivie avec intérêt dans l’industrie automobile et au-delà. Elle pourrait avoir une incidence majeure sur la suite des choses et sur la façon dont les gens vont à l’avenir percevoir et utiliser les systèmes de conduite autonome qui leur seront offerts.

Daniel Rufiange
Daniel Rufiange
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 75 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 250 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque