Endométriose : un médicament anticancéreux donne des résultats encourageants sur la souris

Publié le par Hélène Bour

Des chercheurs rapportent avoir trouvé un médicament, jusque-là prescrit dans le traitement de certains cancers, qui pourrait soulager les symptômes et diminuer la progression de l’endométriose.

On l’appelle souvent “le cancer dont on ne meurt pas” tant son développement et ses caractéristiques peuvent être semblables à ceux d’un cancer. L’endométriose se caractérise par la présence de morceaux d’endomètre (couche de cellules qui tapissent la cavité utérine) en dehors de l’utérus : sur ou dans les ovaires, les trompes, la vessie, le rectum… Le tout occasionnant des douleurs lors des règles, voire également en allant aux toilettes, lors des rapports sexuels, et pouvant entraîner une infertilité. L’endométriose touche 176 millions de femmes dans le monde, soit plus d’une femme sur dix en âge de procréer.

Dans une nouvelle étude, parue dans la revuePNAS, des chercheurs de l’Université d’Edimbourg (Royaume-Uni) rapportent avoir testé un médicament anticancéreux, et observé des résultats encourageants. Ils ont en effet observé que le métabolisme des cellules endométriales des femmes atteintes d’endométriose avaient tendance à produire des quantités plus élevées de lactate (ou acide lactique) que la normale, comme certaines cellules cancéreuses. 

In vitro, ils ont constaté que l’utilisation de dichloroacétate sur des cellules endométriales issues de femmes atteintes permettait de diminuer la production de lactate, déchet particulièrement néfaste pour le corps, et arrêtait la croissance cellulaire des lésions d’endométriose.

Désireux de tester cet anticancéreux in vivo, les chercheurs ont mené une expérience sur des souris chez qui des lésions d’endométriose ont été implantées (il n’y a pas d’endométriose spontanée chez la souris étant donné que celle-ci a un oestrus mais pas de menstruations). Après sept jours de traitement oral avec le dichloroacétate, les lésions d’endométriose des souris ont diminué, tout comme les concentrations de lactate au sein de la cavité péritonéale.

Les traitements actuels disponibles pour traiter l’endométriose sont hormonaux ou chirurgicaux. S’ils permettent généralement de réduire la douleur, les traitements hormonaux (pilule en continu, macroprogestatif voire ménopause artificielle) ont leur lot d’effets indésirables (perte de libido, sécheresse vaginale, prise de poids, irritabilité, dépression,...). Aussi les auteurs de l’étude espèrent-ils avoir trouvé ici une potentielle alternative plus supportable pour les patientes. Ce médicament pourrait aussi permettre de prévenir une récidive après une chirurgie, car souvent, l’ablation des lésions d’endométriose ne permet hélas qu’une rémission ponctuelle.

L’équipe mène actuellement un premier essai clinique pour confirmer ces premiers résultats très encourageants.

Source : MedicalXpress

Sujets associés