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Grève des pompiers: une réunion décisive au ministère de l’Intérieur

MARC LOUKACHINE/AFP

Jeudi matin, les soldats du feu sont reçus par le ministre de l’Intérieur pour aborder l’une de leurs principales revendications: la revalorisation de leur prime de feu.

C’est une réunion que les sapeurs-pompiers, en grève depuis plus de quatre mois, attendent de pied ferme. Regroupés en intersyndicale, ils doivent être reçus, ce jeudi matin, par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner pour aborder l’une de leurs principales revendications: la revalorisation de la prime de feu. Les syndicats veulent qu’elle grimpe à 28% du salaire de base, contre 19% actuellement.

La discussion, qui porte sur des questions financières, fait nécessairement intervenir les employeurs des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS): les mairies et les départements. François Baroin, le président de l’association des maires de France (AMF) et Dominique Bussereau, le président de l’Assemblée des Départements de France (ADF), seront donc présents autour de la table pour tenter de dénouer la crise.

Des signes positifs

L’intersyndicale espère qu’elle n’assistera pas à une discussion au cours de laquelle État et collectivités locales vont se renvoyer la balle pour débloquer des fonds. «L’ADF veut que l’État mette la main à la poche», croit savoir André Goretti, de la fédération autonome de la fonction publique territoriale (FA-FPT). À l’heure où les sapeurs-pompiers interviennent pour des missions qui incombent pourtant à d’autres services publics (hôpital, police...), ce serait un juste retour des choses, selon certains.

Même s’il n’est pas sûr qu’une décision ferme soit annoncée au sortir de cette réunion, les sapeurs-pompiers espèrent au moins obtenir des engagements allant dans le bon sens. Une précédente réunion, organisée cette semaine, leur laisse espérer des signes positifs. Mardi, l’intersyndicale a, en effet, été reçue par le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur et celui de la ministre de la Santé. «Une grande première que de réunir l’ensemble des acteurs», soulignent les soldats du feu dans un communiqué. «Surtout, le ton a changé. On nous a écoutés», se félicite Alain Laratta, d’Avenir-Secours.

Des appels toujours plus nombreux

D’ordre technique, cette précédente réunion portait sur la réorganisation de la sécurité civile, que les sapeurs-pompiers appellent de leurs vœux. Débordés par des appels toujours plus nombreux, ces derniers attendent que les contours de leurs missions soient redéfinis, en lien avec leurs partenaires. Diverses pistes pour alléger leurs tâches ont été actées par les deux ministères. Parmi elles, le développement de l’accueil dans les maisons médicales pluridisciplinaires. «En échange d’une prime, ces maisons médicales pourraient recevoir des patients pour des soins qui ne nécessitent pas le recours aux urgences. Cela éviterait de longs trajets inutiles sur les routes», explique Alain Laratta.

Également, les deux ministères retiennent l’idée d’une généralisation des conventions avec des associations agréées de sécurité civile. «À Marseille et Paris, des associations comme la Croix Rouge interviennent pour des activités d’assistance aux personnes. Cette participation pourrait être généralisée», poursuit le responsable d’Avenir Secours.

Concernant la sécurité des sapeurs-pompiers, les deux ministères se sont par ailleurs dits prêts à étudier le partage des fichiers des personnes psychiquement instables. «L’accès à ces données permettrait aux sapeurs-pompiers de connaître le profil de personnes pour lesquelles ils interviennent. On pourrait alors éviter des drames», souligne Alain Laratta en rappelant celui survenu il y a plus d’un an en région parisienne, le 4 septembre 2018. Ce jour-là, lors d’une intervention à Villeneuve-Saint-Georges, le pompier Geoffroy Henry avait été poignardé par une personne atteinte de schizophrénie. Il avait perdu la vie.

Grève des pompiers: une réunion décisive au ministère de l’Intérieur

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6 commentaires
  • E-conoclast

    le

    Du pognon, du pognon, du pognon. Sauf que ce sont pas toujours des flèches et ils bossent pas 50 h par semaine les pompiers. Rappelons-le, même si c’est tabou de formuler le moindre reproche à leur égard !

  • 3600833

    le

    Il y a le feu même chez les pompiers!!! C'est dire l 'état d"avancement de la décomposition du pouvoir dans notre Belle France !

  • Dupond la joie

    le

    Rendez vous avec l'enclume

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