Publicité

Cinq classiques de la littérature prennent un bain de jouvence

Le Petit Chaperon Rouge de Beatrix Potter, illustré par Helen Oxenbury. L'Ecole des loisirs

Le Petit Chaperon rouge, Blanche-Neige... La littérature jeunesse révise ses classiques.

Ce sont des classiques de la littérature. Des titres qu’on cite comme des livres de chevet, des romans qu’on dit nous avoir inspirés, «éveillés» même, aux belles lettres. Aujourd’hui ces ouvrages sans âge connaissent une nouvelle jeunesse dans les rayons pour enfants et adolescents des librairies. Petit tour d’horizon.

» LIRE AUSSI - Comment donner aux enfants le goût de la lecture

Le Petit Chaperon rouge

D’habitude quand on pense à Béatrix Potter, c’est à son Pierre Lapin que l’on fait référence ou bien à la rivalité qui unit le blaireau Tommy Brock et le renard, M. Tod. Pourtant, la naturaliste s’est aussi intéressée au conte du Petit Chaperon rouge, qu’elle a revisité dans une histoire à la sauce Perrault. L’illustratrice Helen Oxenbury donne une seconde vie à ce récit dans un superbe ouvrage publié aux éditions L’école des Loisirs.

On se souvient de l’histoire. Le Petit Chaperon rouge est «la plus adorable des petites filles». Avec sa cape pourpre qui encadre son doux visage, l’enfant «ressemble à un coquelicot». Elle est très aimée de sa maman et de sa grand-mère. Or, un jour, cette dernière est malade. La mère propose donc à la fillette d’aller lui apporter des brioches qu’elle a fait cuire. Ni une ni deux, la bambine se rend dans le village voisin. Mais sur son chemin, un loup l’arrête. Après lui avoir demandé où elle se rend, le méchant animal devance son arrivée chez la grand-mère, mange la première et dévore la seconde.

L'Ecole des loisirs

Ce récit qui n’a jamais été publié du vivant de Beatrix Potter est une jolie façon de rentrer dans l’univers bucolique de l’auteur. D’autant que les illustrations champêtres d’Helen Oxenbury lui rendent tout à fait honneur. Certes la fin de l’histoire ne laisse pas de place au bonheur, mais comme l’écrit l’illustratrice dans sa préface «les enfants ne détestent pas un peu de noirceur dans les contes».

Le Petit Chaperon Rouge, de Beatrix Potter, illustré par Helen Oxenbury, L’École des Loisirs, 48 p., 13,50 €.

Sophie est les petites filles modèles

Peut-être certains grands enfants se souviennent-ils encore du dessin animé des Malheurs de Sophie de Bernard Deyriès? Mais à l’origine, l’histoire de la triste Sophie est née sous le crayon de la Comtesse de Ségur en 1858. Son récit est aujourd’hui adapté par Jean-Pierre Le Kloc’h et superbement illustré par Edith Chambon.

Après un voyage de deux ans en Amérique, Sophie est de retour dans le château dans ses parents. Mais rien n’est plus comme avant. L’enfant est devenue orpheline et doit désormais obéir à sa terrible belle-mère MmeFichini. Son ancienne vie lui manque. Et c’est peu dire de ses deux meilleures amies Camille et Madeleine et de leur gentille mère Mme de Fleurville! Un jour pourtant, sa marâtre l’autorise à aller les voir. Évidemment, Sophie fait des bêtises et Mme Fichini, folle de rage l’emprisonne à nouveau chez elle. Le temps passe quand Mme Fichini demande à Mme de Fleurville de s’occuper de la fillette. Enfin! Son bourreau parti, Sophie est désormais libre.

Glénat jeunesse

Avec son long jupon rayé blanc et orange, sa coupe carrée et ses petits yeux ronds, la Sophie d’Edith Chambon n’a rien perdu de la petite chipie de la Comtesse de Ségur. Les leçons de vertu professées par sa créatrice sont de plus toujours transparentes sous la plume de Jean-Pierre Kerloc’h. Ainsi, on entre dans le monde de Sophie avec un plaisir coupable. Passant de moments difficiles à des instants de gaietés. On y voit une Sophie qui pleure, râle, boude. Mais enfin, toujours une Sophie qui sourit. Car, ici le bonheur n’a jamais de fin.

Sophie et les petites filles modèles, de Jean-Pierre Kerloc’h, illustré par Edith Chambon et interprété par Maureen Dor, Glénat Jeunesse, 40 p., 14,99 €.

Blanche-Neige

Le conte a eu son adaptation Disney, ses films et il aura prochainement son «adaptation live» par Marc Webb, le réalisateur de The Amazing Spider-Man. Oui, le lifting du célèbre récit des frères Grimm est toujours en cours. Il fait d’ailleurs peau neuve sous le stylo moderne de Charlotte Moundlic et le pinceau génial de François Roca.

Il fait froid. Terriblement froid. Dans ce royaume glacial, la terre est aussi blanche que le ciel. Tout est fragile. Y compris la vie de ses habitants. Un jour, une reine meurt «de froid et de douleur» en enfantant. Le bébé, baptisé Blanche-Neige, n’a rien. Mais le père est inconsolable et sous la pression de sa cour, doit se remarier. Sa nouvelle épouse est toute trouvée. Elle est belle mais très cruelle. Alors qu’un soir, son époux meurt en dînant, elle fait enfermer son enfant dans une chambre du château. La reine vaniteuse veut régner seule. Chaque matin elle interroge son miroir, qui l’assure être «la plus belle des femmes». Puis le jour des 17 ans de Blanche-Neige, tout se gâte. Trop «belle» pour elle, la marâtre souhaite sa mort... On connaît la suite.

Albin Michel Jeunesse

Ou presque. Car dans ce conte remanié par Charlotte Moundlic, la fin n’est ni celle des frères Grimm, ni celle de Disney. De plus, l’auteur met l’accent sur la méchanceté de la belle-mère afin de mieux trancher avec l’innocence de l’enfant maltraité. Blanche-Neige est ici une allégorie de la pureté. La marâtre, quant à elle, le visage de la peur, du temps et de la vie. En cherchant par tous les moyens à rester jeune, elle refuse son humanité et devient un monstre qu’elle personnifie en voulant tuer. Le texte est aussi ensorcelant que les illustrations de François Roca. On croirait presque Blanche-Neige vivante dans cette galerie de portraits. Divin.

Blanche-Neige, de Charlotte Moundlic, illustré par François Roca, Albin Michel Jeunesse, 48 p., 19 €. Dès 6 ans.

Trois contes de fantômes

Les lecteurs aiment se faire peur. Polars, thrillers, histoires d’horreur... On ne compte pas les formes que peuvent revêtir les phobies en librairie. Depuis les premiers récits gothiques, du sang noir a coulé en littérature. Aujourd’hui, c’est au tour de l’illustratrice Camille Garoche de ressusciter un de ces classiques. Dans un album aux pages ciselées, elle met en lumière Apparition, Le Tic et La mort, trois contes effrayants de Maupassant.

Cela commence par le récit du vieux marquis de la Tour-Samuel. L’homme de 82 ans est hanté depuis 56 ans par une histoire «si épouvantable qu’il ne l’a même jamais racontée». Nous sommes en 1827. Un jour, il rencontre un ancien ami. Celui-ci très malheureux, lui explique être tombé amoureux d’une femme, morte à peine un an après leur rencontre. L’ami qui n’a plus osé retourner dans son château demande alors au marquis s’il peut lui récupérer des documents. Évidemment, l’homme accepte, pénètre dans la chambre et fait une découverte «surnaturelle».

Collection Métamorphose

Comme toujours chez Maupassant, l’angoisse monte au fil des pages. L’atmosphère d’abord réaliste se pare d’un voile surréaliste. On plonge soudain d’une ligne à l’autre dans l’épouvante. Les fantômes existent-ils? On veut bien le croire avec l’auteur... D’autant que les illustrations dentelées et crayonnées de Camille Garoche ne sont pas sans renforcer ce trait fantastique. Voilà un superbe ouvrage pour frissonner sous les draps. La nuit de préférence.

Trois contes de fantômes, de Guy de Maupassant, illustré par Camille Garoche, Collection Métamorphose, 104 p., 26 €. 

Père Castor

«Raconte-nous une histoire. Père Castor, raconte-nous deux histoires!» On les chantonnerait presque. Ces phrases issues du dessin animé de Jean Cubaud, Pascale Moreaux et Greg Bailey ont marqué une génération d’enfants et de parents. Mais pas seulement. Cela fait presque un centenaire, depuis 1931, que les histoires du Père Castor font rêver les petits et grands. Réjouissons-nous donc de les retrouver en librairie grâce aux éditions Flammarion.

Bravo Tortue, La Boîte à soleil, Chat Lune, Le Petit Cheval et le vieux chameau, La Petite Poule rouge... C’est une myriade de récits qui se dévoilent dans cet album cartonné. À chaque histoire, le lecteur redécouvre des auteurs et illustrateurs. On reconnaît les dessins d’Albertine Deletaille, Gérard Franquin, Etienne Morel ou bien encore la pâte de Béatrice Appia. Les textes sont aérés et agencés de façon à ce que les images se marient avec joliesse aux mots de leurs créateurs.

Flammarion jeunesse

La nostalgie nous guette à chaque page. «Qu’elles soient nées dans l’esprit fécond d’un auteur ou venues du fond des âges et de pays lointains, les histoires transmettent une culture, une tradition, elles parlent de nous», ainsi qu’on peut le lire en introduction de l’album. Un merveilleux voyage dans le temps.

Père Castor, Histoires d’hier et d’aujourd’hui, Flammarion jeunesse, 128 p., 20 €.

Cinq classiques de la littérature prennent un bain de jouvence

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
Aucun commentaire

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

À lire aussi