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Extrême gauche

A l'issue du premier jour de son procès, Mélenchon dénonce une "pantalonnade"

Après une longue première journée de procès au tribunal correctionnel, le leader de La France insoumise a jugé qu'aussi bien les protagonistes que les institutions impliquées en étaient sortis "abîmés".

Le spectacle a été au rendez-vous. Opiniâtreté, pugnacité, échanges mordants avec Eric Dupond-Moretti, l'un des avocats des parties civiles... Jeudi au tribunal de Bobigny, Jean-Luc Mélenchon et cinq de ses camarades de La France insoumise se sont rendus à leur procès pour rébellion et actes d'intimidation lors de la perquisition houleuse au QG de LFI en octobre 2018.

Après plus de 10 heures d'audience, au cours de laquelle Jean-Luc Mélenchon a maintenu qu'il était victime d'un "procès politique" ("je ne parle pas de complot, mais d'effet de système"), le député des Bouches-du-Rhône a quitté le tribunal l'air à la fois placide et désabusé. 

"Qui a ouvert la porte, qui a fermé la porte, qui a levé le doigt, qui a parlé fort, moins fort, trop fort... Tout sort abîmé d'une pantalonnade pareille", a-t-il déclaré à 23 heures. 

"Impossible sans Quotidien"

Selon l'ancien ministre de Lionel Jospin, ce procès aurait été "impossible sans les images de Quotidien", l'émission de TMC, qui a filmé et diffusé cette perquisition mouvementée. 

"L'unique matérialité et sujet de discussion c'est, 'qu'est-ce qu'il y a dans les images de Quotidien'. Autrement dit, on voit là une boucle extrêmement courte entre une émission de divertissement et une opération politique."

Selon Jean-Luc Mélenchon, les membres des forces de l'ordre qui se sont portés parties civiles n'ont témoigné d'échanges brutaux le 16 octobre 2018 que parce qu'ils l'ont vu "ensuite à la télé". "C'est très intéressant sur le plan sociologique", a-t-il ajouté. Interrogé sur la teneur des confrontations au sein du tribunal, l'ex-sénateur socialiste les a qualifiées de "discussion contradictoire".

Compte-t-il s'excuser auprès des policiers venus au QG de LFI? "Et vous, vous comptez vous excuser auprès de moi, pour m'avoir mis au piloris pendant un an? (...) Vous manquez pas de souffle les gars", a-t-il répondu avec un rire sarcastique aux journalistes l'ayant accueilli en sortie d'audience.
Jules Pecnard