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La « dream list » de la peinture anglaise au musée du Luxembourg

Hasard du calendrier : c'est au coeur de la tempête du Brexit que le grand public français est invité à découvrir le meilleur de la peinture anglaise classique. A Paris, au musée du Luxembourg.

«  La Destruction de Sodome » de Turner
« La Destruction de Sodome » de Turner (© Tate (Mark Heathcote and Oliver Cowling))
Publié le 11 sept. 2019 à 17:15Mis à jour le 12 sept. 2019 à 10:40

Quid de Reynolds, Gainsborough, Romney ? Les Français n'ont pas attendu le Brexit pour bouder les grands classiques de la peinture anglaise. Le Louvre n'est pas particulièrement riche en la matière et, dans les régions, seul le musée des Beaux-Arts de Bordeaux peut s'enorgueillir de posséder quelques fleurons du genre - réminiscence de la présence anglaise en Aquitaine. Faute de se rendre outre-Manche prochainement, la solution pour découvrir ces talents certains consiste à aller admirer au musée du Luxembourg une sélection de soixante-huit oeuvres en provenance de la Tate Britain. Il s'agit d'une « exposition apéritif » : elle met l'eau à la bouche mais ne rassasie pas. Cécile Maisonneuve de la Réunion des musées nationaux a organisé un genre de « best of » qui réunit les noms les plus connus dans les genres les plus importants, pratiqués en peinture au XVIIIe et au XIXe siècle.

La démonstration s'ouvre sur l'art du portrait. Les tableaux sont immenses, imaginés pour prouver l'importance des sujets représentés, dans cette société prospère, surtout chez Joshua Reynolds (1723-1792), qui fait preuve d'une maîtrise technique exemplaire. Mais c'est devant les réalisations de son concurrent Thomas Gainsborough (1727-1788) qu'on s'extasie. Lorsqu'il représente Lady Bate-Dudley par exemple, une toile de 221×145 centimètres, il innove de plusieurs manières. La pose de la créature enjuponnée de bleu est nonchalante. Aujourd'hui on dirait qu'elle est « cool » : de profil, un doigt posé sur le visage, comme pour réfléchir. Le travail sur le rendu des matières de ses vêtements de soie est exceptionnel. Surtout, Gainsborough a une manière d'ébaucher le sujet, sans le lisser, à grands coups de pinceau, qui donne un rendu moderne et lyrique à la fois.

Variété de styles

Parmi les autres grands talents trop méconnus en France, il y a George Romney (1734-1802). Trois de ses oeuvres montrent la variété des styles qu'il cultive. Mrs Robert Trotter of Bush est portraiturée comme un être de rêve. Le teint pâle, un immense chapeau bleu, surmonté d'un énorme ruban. Elle préfigure l'impressionnisme. Le plus connu des artistes de l'exposition est évidemment Turner (1775-1851), maître des mers démontées, ici représenté, contre toute attente, dans une peinture d'histoire montrant la destruction de Sodome.

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Cette traversée de la Manche se finit en apothéose avec John Martin (1789-1854), un suiveur de Turner qui joue de manière exceptionnelle avec les effets de lumières d'un ciel rougeoyant dans sa « Destruction de Pompei ». Martin était le Damien Hirst de l'époque. Son oeuvre fut l'objet de prix record… avant de passer de mode.

L'Age d'or de la peinture anglaise

Paris, musée du Luxembourg. https///museeduluxembourg.frjusqu'au 16 février

Judith Benhamou-Huet

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