Ubisoft : Cime et châtiment
Ubisoft remet les compteurs boursiers à zéro avec des prévisions prudentes.
Par Laurent Flallo
« J'ai tout perdu, tout ! Maintenant mon roman, seul mon roman peut nous sauver ». A la différence d'un malchanceux Dostoïevski, Ubisoft est un gagnant récurrent depuis quatre ans en tant que numéro 3 mondial des jeux vidéo. Le créateur d'Assassin's Creed, guère dérangé par « l'hystérie Fortnite », a rempli en 2018-19 tous les objectifs fixés il y a trois ans qui paraissaient pourtant « impensables » à l'époque, rappelle Oddo BHF. Mais après « The Division 2 », bien accueilli, c'est la soustraction en Bourse, d'un peu plus d'1,1 milliard d'euros (-12,65 % jeudi). L'anticipation d'une croissance de 8 % du bénéfice opérationnel par le groupe de la famille Guillemot, au lieu des 15 % escomptés, a appuyé sur le bouton « reset ». La trame stratégique - plus de numérique et de fond de catalogue - reste valide. Et ce n'est pas un roman.
À noter
Le titre présentait jusqu'ici selon Oddo BHF une prime de valorisation de 15 % à 20 % sur ses grands concurrents américains (Activision Blizzard, EA, Take-Two).
Malgré sa chute de 12,65 % jeudi, le titre, à 72,06 euros, reste largement au-dessus des 66 euros pièce auxquels le holding Guillemot Brothers a réinvesti environ 200 millions à l'occasion de la sortie de Vivendi du capital. Le holding avait nanti à cette occasion auprès du Crédit Agricole plus de 3 millions d'actions soit environ 17 % de sa participation.