LGBTA Marseille, la police se forme aux LGBT phobies, une première en France

Marseille: La police se forme aux LGBT phobies, une première en France

LGBTAfin de mieux accueillir et prendre en charge les personnes LGBT, la police de Marseille a lancé une formation à destination de certains agents
La police marseillaise s'est formée pour accueillir au mieux les publics LGBT lors des dépôts de plainte.
La police marseillaise s'est formée pour accueillir au mieux les publics LGBT lors des dépôts de plainte.  -  STR/NEWSCOM/SIPA / Sipa
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Une formation s’est déroulée au sein de la police marseillaise pour améliorer la prise en charge de personnes LGBT.
  • L’accent a été mis sur l’accueil et sur la confidentialité.
  • Cette initiative permettra également de mieux suivre les agressions des personnes LGBT pour adapter le travail de la police.

La police marseillaise à la pointe des questions LGBT Une journée de formation s’est déroulée en début de semaine au sein de la police Marseillaise. Ce temps de formation, à destination des plaintiers, ces personnels chargés d’enregistrer les plaintes, doit leur permettre de mieux prendre en charge l’accueil des personnes LGBT.

Frédérique Jeckel, major de police, a été nommée référente au sein de la police Marseille pour toutes ces questions. « Je les ai beaucoup informés et orientés sur la façon d’accueillir et de prendre en charge ce public. Leur offrir un accueil courtois, convivial, mais aussi et surtout confidentiel ce qui n’est pas toujours facile. On leur propose également de voir un psychologue », détaille-t-elle.

« Le pire est de les laisser sans réponse »

L’attention est particulièrement mise sur les personnes transgenres, l’un des publics les plus exposés. « Si une personne a une apparence féminine mais que sur sa carte d’identité un prénom masculin y figure, on respectera son choix en l’appelant avec son prénom d’usage. Bien souvent ces personnes subissent une sorte de double peine, elles ont subi une agression, des insultes, des violences et doivent en plus se mettre à nu devant nous, c’est un passage douloureux », indique Frédérique Jeckel. « Un peu plus de finesse et encore plus de discrétion », résume le commissaire Central, Jean-François Jaffuel.

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Et ce, dans le but de recueillir un maximum d’information afin de qualifier au mieux l’infraction ou le délit. « Dans certains cas, nous avons affaire à une simple contravention, mais s’il y a des circonstances aggravantes comme des propos discriminatoires, alors cela devient un délit », illustre-t-elle.

De manière générale, cette formation vise à permettre aux plaintiers d’apporter des réponses aux personnes LGBT se présentant aux commissariats.

« « Le pire est de les laisser sans réponse. On leur explique les éléments pour caractériser telle ou telle infraction. On essaye de les rassurer sur le plan personnel et on les oriente le mieux possible vers des associations », explique Frédérique Jeckel. »

Mieux appréhender les agressions

Son implication au sein de l’association Flag ! pour lutter contre toutes les discriminations aux personnes LGBT au sein de la police, et la proximité entre la police marseillaise et certaines associations, ont favorisé cette initiative. « Nous avons de très bonnes relations avec le Refuge notamment. On a accéléré notre travail avec eux depuis un an ou deux. Ces personnes sont souvent mal à l’aise de venir déposer plainte, il y a une certaine fragilité. On s’est donc dit qu’il était nécessaire de former les responsables des bureaux de plainte pour faire circuler cette information », explique Jean-François Jaffuel.

Un suivi sera bien évidemment opéré par Frédérique Jeckel afin de s’assurer de la bonne compréhension des plaintiers, mais aussi pour mieux appréhender les agressions.

« « Cette meilleure prise en charge permettra également une analyse statistique plus fine afin de mieux orienter notre travail. Les fichiers existants ne permettent de faire ressortir les genres ou les orientations sexuelles, là on aura une meilleure connaissance », ajoute le commissaire Central. »

De quoi inciter les publics LGBT à déposer plainte, alors qu’aujourd’hui 96 % y renoncent après une agression.

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