SERIEPourquoi la série du week-end n'était pas «Game of Thrones» mais «Veep»

VIDEO. Pourquoi l'événement série du week-end n'était pas l'épisode de «Game of Thrones» mais le final de «Veep»

SERIESi le dernier épisode en date de « GoT » a éclipsé le grand final de « Veep » en France, les Américains refont le match et le vainqueur n’est pas celui qu’on croit
V. J.

V. J.

- ATTENTION SPOILERS SUR « VEEP » ET « GAME OF THRONES » -

Prête à tout pour le pouvoir, prête à tuer père et mère, prête à finir toute seule, tout ça pour s’asseoir sur le trône… enfin dans le bureau ovale. Comme ironise le site américain Slashfilm, « dimanche soir sur HBO [sur OCS en France], les téléspectateurs ont pu voir avec horreur une femme ivre de pouvoir vendre son âme et dévaster une terre qu’elle prétendait aimer afin d’obtenir le pouvoir au détriment d’innocents. Ah, et il y a aussi eu un épisode de Game of Thrones où Daenerys a tué plein de monde ». Veep a en effet tiré sa révérence avec son ultime épisode, le septième de la saison 7, et s’il a été complètement éclipsé par le dernier GoT en date chez nous, les Américains lui ont rendu hommage, multipliant les comparaisons avec Game of Thrones. Au détriment de celle-ci.

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Plus sombre que « Game of Thrones »

« Le finale de Veep était plus sombre que Game of Thrones, et plus satisfaisant » pour The Daily Beast, « La seule chose plus brutale que Game of Thrones était l’épisode final de Veep » pour Slashfilm, « Le series finale de Veep était le "Game of Thrones" dont nous avions besoin » pour Collider, « Comment Veep a fait ce que Game of Thrones n’a pas pu réussir » pour Vanity Fair… Voici quelques titres de la presse américaine au lendemain de l’événement série du week-end. Si la France est encore sous le choc de Port-Royal à feu et à sang, le son de cloche n’est pas le même aux Etats-Unis, où journalistes et critiques expriment leur déception, en regard des adieux à Selina Meyer.

Une fiction rattrapée par la réalité et Donald Trump

Depuis 2012, Julia Louis-Dreyfus (Seinfeld) interprète Selina Meyer, vice-présidente des USA, dans la bien nommée Veep, satire politique créée par Armando Iannucci (The Thick of It) et reprise par David Mandel depuis la saison 5. Il signe et réalise d’ailleurs l’ultime épisode. Si les téléspectateurs ont longtemps rigolé devant les agitations de Selina et sa bande de bras cassés pour obtenir puis garder le pouvoir, la réalité a fini par rattraper la fiction avec l’élection de Donal Trump, et pris la série à son propre piège.

Alors que les comédies, de Friends à Parks & Recreation ou bientôt The Big Bang Theory, s’achèvent toujours par un happy end, le salut des personnages, Veep a choisi de voir Selina tout sacrifier, sa fille, son bras droit, ses collègues sur l’autel du pouvoir, du bureau ovale, où elle finit toute seule. Elle a ce qu’elle voulait, mais cela valait-il le coup ? La série ne donne pas de réponse, si ce n’est un bond de vingt-cinq ans dans le temps, pour son enterrement d’ex-présidente diffusé en direct à la télévision. Enfin, jusqu’à l’annonce de la mort de Tom Hanks à 88 ans, qui lui vole alors la vedette. Tout ça pour ça ?

Selina versus Daenerys

Oui, mais tout ça était écrit depuis le début. « Dès le pilote, Selina choisit le pouvoir politique sur ses soi-disant croyances et, comme le montre admirablement la série, le système la récompense pour cela, commente la journaliste Sonia Saraiya de Vanity Fair. La réussite de cette dernière saison réside dans le fait que ce qui s’apparente à un twist moral a toujours été présent dans la série. Nous avons toujours su que ces personnages n’avaient pas de principes, mais jusqu’au dernier moment, ils étaient suffisamment éloignés du pouvoir pour ne pas faire trop de dégâts. Mais en saison 7, ils l’ont, et leur cynisme est tel, que la série a dû se prendre un peu au sérieux pour ne pas devenir trop sombre. »



Ce retournement, cette tragédie, en rappelle un autre, diffusé une heure plus tard sur la même chaîne : le moment où Daenerys décide de brûler Port-Royal alors que la ville a rendu les armes et sonné les cloches. Un moment que beaucoup de critiques américains n’ont pas compris, qu’ils ont trouvé mal amené, contrairement donc à Veep. « Game of Thrones veut nous faire croire que Daenerys a pété les plombs à cause de son sang targaryen, écrit toujours Sonia Saraiya. Il est possible qu’elle ait eu crise psychotique, on peut chercher dans l’épisode les éléments déclencheurs (chagrin, perte, colère). Mais ce n’est pas une histoire, c’est une équation. »

Un personnage sacrifié sur l’autel du spectaculaire

Et de conclure : « Veep sait que son héroïne est mauvaise, mais à la fin, elle lui montre plus de compassion que Game of Thrones en montre à Daenerys. Selina est peut-être affreuse, mais elle est aussi le produit d’un système affreux, et brièvement, à la fin, il est possible de voir dans ses yeux qu’elle le sait. Dany, elle, est simplement une mauvaise graine, elle n’a rien à se blâmer, dans un monde violent et terrible, si ce n’est ses gènes. Dimanche, Game of Thrones a sacrifié un personnage et son arc sur l’autel du spectaculaire, et nous ne savons plus qui elle est à un épisode de la fin. »

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