Stress, fatigue : une étude révèle comment et à quel point la politique peut nous rendre malade

Publié le par Hélène Bour

Suivre la politique ne serait pas sans conséquence pour notre santé, dévoile une nouvelle étude américaine. Elle serait source de fatigue, de stress, de comportements impulsifs et de colère.

A 81 jours du premier tour des élections présidentielles en France, difficile d’échapper à la politique. Sur les ondes, à la télévision, sur les réseaux sociaux… Les principaux candidats sont assez présents, tout comme plusieurs thèmes de campagne.

Hélas, toutes ces informations et débats ne seraient pas vraiment bons pour notre santé, loin de là. C’est du moins ce que révèle le politologue américain Kevin Smith, dans une nouvelle étude publiée ce 14 janvier 2022 dans la revue Plos One (Source 1).

Dans le prolongement de son enquête de mars 2017, le chercheur a mené à bien le même sondage sur les effets du climat politique sur la santé, à l’aide de 32 questions soumises à deux reprises à 700 participants en octobre 2020. Le sondage a été réalisé deux semaines avant les élections présidentielles, et deux semaines après.

Verdict : pour 40% des sondés, la politique a été une importante source de stress. Pour un cinquième à un tiers des adultes interrogés, la politique serait aussi synonyme de fatigue, de sentiments de colère, d’une perte de sang-froid, et de comportements compulsifs. Environ un quart des adultes ont déclaré avoir sérieusement envisagé de déménager à cause de la politique. Et 5% des personnes interrogées ont déclaré avoir déjà envisagé le suicide à cause de la politique, ou l’accusent du moins d’être la cause de leurs pensées suicidaires.

Pour Kevin Smith, ces données sont d’autant plus inquiétantes qu'elles n’ont que peu évolué depuis 2017.  “Cette deuxième série d'enquêtes démontre de manière assez concluante que la première enquête n'était pas hors champ – que ce que nous avons trouvé dans cette première enquête est vraiment révélateur de ce que vivent de nombreux Américains”, a commenté Kevin Smith dans un communiqué (Source 2). “C'est aussi désagréable de penser que pendant ce laps de temps, rien n'a changé. Une grande partie des adultes américains perçoivent sincèrement que la politique pèse lourdement sur leur santé sociale, psychologique et même physique”, a-t-il ajouté.

Notons que les jeunes adultes de tendance démocrate (gauche américaine) seraient les plus susceptibles d’être négativement affectés par la politique, ainsi que les personnes les plus engagées politiquement.

Pour le chercheur, ces résultats sont une bien mauvaise nouvelle pour la démocratie, car si les gens considèrent la politique comme une menace pour leur santé et leur bien-être, ils risquent de s’en désintéresser, de lui tourner le dos. Or, une démocratie n’est pas grand chose sans ses citoyens engagés pour la faire vivre.