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Environnement, frontières, IVG, culture... Ce qu'il faut retenir du discours de Macron sur l'Europe

Le chef de l'État a prononcé, depuis Strasbourg, le discours d'ouverture de la présidence française de l'Europe.

C'est une nouvelle étape qui s'ouvre. À Strasbourg, Emmanuel Macron a prononcé le traditionnel discours marquant le lancement de la présidence tournante de l'Union Européenne, que la France exercera jusqu'au 30 juin. Devant les eurodéputés, et à moins de trois mois de l'élection présidentielle française, le chef de l'État a exprimé une vision profondément attachée à ce continent, longtemps symbole d'une «paix intangible» mais désormais soumis aux «doutes». Pour «refonder notre Europe», le locataire de l'Élysée a dressé les grands chantiers à venir et établi trois promesses : la démocratie, le progrès et la paix.

  • Mener un «combat pour l'État de droit»

Le message est clair : la présidence française de l'Union doit être celle de «la promotion des valeurs européennes», désormais «fragilisées» à force d'être «considérées comme des acquis». Ciblant sans les nommer les politiques les plus autoritaires du continent, Emmanuel Macron a appelé au «combat pour l'État de droit», louant au passage «la gestion de la pandémie par les démocraties», bien plus «protectrice que celle des régimes autoritaires».

Selon le chef de l'État, ces dernières années ont en effet montré des signes du «retour aux régimes autoritaires», au «bégaiement de notre histoire». «Nous voyons cette révolution à l'œuvre qui vient saper les fondements même de notre histoire», a-t-il déclaré, plaidant pour «la tolérance» et la «civilité» qui sont «au cœur du processus de civilisation qui est le nôtre». «La fin de l'État de droit, c'est le règne de l'arbitraire», a-t-il conclu.

  • Le droit à l'IVG et la protection de l'environnement dans la charte des droits fondamentaux de l'UE

C'est un débat qu'Emmanuel Macron souhaite ouvrir «librement». Durant ce semestre, le président souhaite «actualiser» la charte des droits fondamentaux de l'UEen y ajoutant «la protection de l'environnement» ainsi que «la reconnaissance du droit à l'avortement». La présidente du Parlement européen Roberta Metsola, récemment élue, est notamment connue pour ses positions anti-IVG.

  • «Des actes forts» pour le travail

«Je souhaite que cette présidence française (...) pose des actes forts» sur le travail, a fait savoir le chef de l'État, énumérant ainsi des «emplois de qualité, qualifiés, mieux rémunérés, avec des salaires minimums décents pour tous». Emmanuel Macron veut également «réduire les inégalités salariales entre femmes et hommes» et «lutter contre toutes les discriminations». Autant de mesures qui figureront dans des textes prévus pour les prochaines semaines.

  • Défendre un «art d'être au monde» européen

«Qu'est-ce qu'être européen ? C'est ressentir une égale émotion devant nos trésors.» Pour le locataire de l'Élysée, cette présidence sera aussi celle de la civilisation européenne - une culture qu'il conviendra de «promouvoir» à travers un «projet commun respectueux des singularités et des identités de chacun». Pour ce faire, des historiens et intellectuels aideront à «bâtir ensemble le legs de cette histoire commune» et faire de l'Europe «à nouveau une puissance démocratique culturelle et éducative, fière d'elle-même».

  • Faire face aux «grands défis du siècle»

Le président en a nommé deux : le défi climatique et le défi numérique. Pour le premier, des «propositions fortes» faites par la commission européenne doivent être mises en œuvre «dans les prochaines semaines», puis être «déployées au niveau national». Un «sommet pour les océans» est prévu en février pour défendre la biodiversité et la «grande puissance maritime» qu'est l'Europe. «Nous avons à passer de l'intention aux actes», a déclaré le chef de l'État.

Pour le second, Emmanuel Macron veut bâtir «un véritable marché unique du numérique» en investissement dans des «technologies nouvelles», des «secteurs nouveaux» et en «consolidant» le continent. Un continent sachant «financer ses champions» mais aussi «simplifier son droit» pour bâtir «un marché domestique à taille de géant». Deux grands textes sont attendus pour faire émerger «un nouveau modèle numérique européen» et «protéger économiquement les acteurs du numérique» mais aussi «nos citoyens et le débat démocratique».

À VOIR AUSSI - Présidence française de l'UE: Emmanuel Macron veut un «marché unique du numérique» en Europe

  • «Retrouver la maîtrise de nos frontières»

Concernant le «défi» sécuritaire, Emmanuel Macron aspire à «retrouver la maîtrise des frontières et de notre espace». Et ce en réformant l'espace Schengen, «condition d'un espace originel de libre circulation». Il souhaite également «acter d'un accueil partagé solidaire entre les États membres» et «bâtir les partenariats avec les pays d'origine et de transit». «Construire, au fond, une politique plus efficace mais respectueuse de nos principes pour lutter contre l'immigration irrégulière.»

  • Définir une stratégie en matière de défense

Ce semestre mènera aussi à l'adoption de la «boussole stratégique», la définition de «notre doctrine de sécurité propre en complémentaire avec l'OTAN», et une véritable «stratégie en matière d'industrie, de défense et d'indépendance technologique», le tout pour retrouver «une Europe puissance d'avenir».

  • Pour la paix, proposer une nouvelle alliance au continent africain

Un sommet censé «refonder le partenariat avec le continent africain» se tiendra au mois de février. Il s'agira de «proposer une nouvelle alliance», aider le continent face à la pandémieen envoyant «700 millions de doses d'ici juillet 2022», et établir «un new deal économique et financier». L'éducation, la santé, le climat et la montée du terrorisme seront aussi au cœur des préoccupations pour «favoriser les circulations liées aux alliances culturelles, académiques et économiques.»

  • Construire un «ordre de sécurité collective»

Emmanuel Macron souhaite également construire «un ordre de sécurité collective» et aborder la question du «réarmement stratégique de notre Europe». Le chef de l'État veut aussi établir «un dialogue franc, exigeant, face aux manipulations et aux ingérences» et rétablir le dialogue avec la Russie.

À VOIR AUSSI - Emmanuel Macron met en garde contre l'ingérence de la Russie à l'est de l'Europe

  • «Inventer un rêve possible»

En guise de conclusion, Emmanuel Macron a enfin rappelé «le grand doute européen» survenu après le référendum de 2005, et souligné l'importance de refaire de l'Europe «une puissance d'avenir», en opposition au «nationalisme» et à la «dissolution de nos identités». «Notre capacité à inventer un rêve possible, à le rendre tangible, à le rendre utile à nos concitoyens est la clé de notre succès», a déclaré le président.

Environnement, frontières, IVG, culture... Ce qu'il faut retenir du discours de Macron sur l'Europe

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227 commentaires
  • Angkor Vat

    le

    L'interruption de grossesse serait du rôle de l'Europe?
    Un peu de sérieux

  • Un observateur depuis longtemps

    le

    Qu'a déclaré Mr Bellamy devant le timonier? Un article serait plus que bienvenu...
    Macron c'est une europe fédérale, pas des pays, où chaque nation n'en serait qu'une province éloignée à administrer.
    Notre Constitution est en phase avec cette vision?

  • anonyme

    le

    Déchiqueter des bébés dans le ventre de leur mère ne peut être "un droit" mais seulement la toute dernière extrémité.

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