Analyse

L’assourdissant silence des évêques sur l’instrumentalisation des «racines chrétiennes» par l’extrême droite

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L’épiscopat français présentait ce mardi son texte de cadrage à quelques mois du scrutin présidentiel. Où les questions morales et bioéthiques prennent le pas sur les enjeux sociaux.
par Bernadette Sauvaget
publié le 18 janvier 2022 à 19h15

L’épiscopat catholique camperait-il sur une sorte de ligne Maginot ? Croyant défendre leur légitimité à intervenir dans le débat politique, les évêques gardent un silence pieux et assourdissant sur l’instrumentalisation grandissante du thème des racines chrétiennes par l’extrême droite, en guerre contre le «grand remplacement». «Nous ne donnerons pas de consignes de vote. Les chrétiens sont des citoyens adultes qui n’ont pas besoin qu’on leur dise pour qui voter», répètent en chœur le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort, et l’évêque de Nanterre, Matthieu Rougé, qui a piloté la rédaction du texte L’espérance ne déçoit pas, publié ce mardi. Quelques mois avant la présidentielle, l’épiscopat publie traditionnellement une note de cadrage afin d’attirer l’attention des candidats sur des points qui lui paraissent importants et d’éclairer le «discernement», terme très prisé dans ces milieux, des électeurs catholiques.

Très attendus sur la question de l’identité et des racines chrétiennes, largement utilisés par le candidat Eric Zemmour auxquels se sont ralliés les réseaux militants de la frange catholique ultraconservatrice, les deux prélats n’ont rien lâché de leur position lors de la présentation du texte à la press

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