La société ne peut ni vivre en état d’alerte permanent ni accepter de mettre en péril son activité économique et ses services publics. C’est à partir de ce constat que l’exécutif espagnol et les autorités sanitaires entendent désormais opérer après presque deux ans de crise sanitaire : cesser d’appréhender le Covid-19 comme une pandémie, mais le considérer comme une contagion endémique. En clair, le coronavirus doit désormais être traité comme une grippe, une de ces maladies saisonnières qui, lorsqu’elle se déclare, nécessite vaccins, tests et mesures de protection spécifiques. Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a estimé la semaine dernière qu’avec «seulement 1% de taux de mortalité», la situation actuelle laissait entrevoir cette mutation – suscitant des craintes de l’Organisation mondiale de la santé et de certains gouvernements européens. La ministre de la Santé, Carolina Darias, a apporté lundi un bémol en déclarant qu’«étant donné l’ampleur de la sixième vague, celle d’omicron, il est évident que nous ne mettrons en marche ce mécanisme qu’après». On n’en est donc encore qu’à une déclaration d’intention.
Système de santé saturé
Pourtant, certaines mesures sont déjà en préparation. De façon coordonnée entre les dix-sept régions, les autorités sanitaires comptent cesser bientôt le décompte quotidien des contaminations, des hospitalisations et des décès, et mettre un bémol au recours systématique aux tests. La nouvelle stratégie consiste à sélectionner un réseau de médec