Blanquer à nouveau dans la tourmente, cette fois-ci pour avoir dévoilé le nouveau protocole sanitaire depuis Ibiza

Les révélations de Mediapart fragilisent le ministre de l’Education nationale, à trois jours d’une nouvelle mobilisation des enseignants.

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, le 15 décembre 2021, à Paris.

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, le 15 décembre 2021, à Paris. LUDOVIC MARIN / AFP

Le ministre de l’Education nationale se trouvait en vacances à Ibiza lorsqu’il a dévoilé le nouveau et controversé protocole sanitaire pour les écoles dans un entretien au « Parisien », à la veille de la rentrée de janvier, selon Mediapart. Cette information a été confirmée lundi 17 janvier au soir par le ministère, qui indique que Jean-Michel Blanquer a « travaillé à distance ».

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Le ministre avait dévoilé les grandes lignes du nouveau protocole sanitaire dans cette interview le dimanche 2 janvier, veille de la rentrée des classes, ne laissant que peu de temps aux écoles pour s’organiser, ce qui avait accentué la grogne des équipes dans les établissements. Il a effectivement fait une interview en visio, « ça n’a rien d’extraordinaire », a déclaré le ministère lundi soir.

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« S’il avait été là, ça ne serait pas sorti plus tôt »

Le ministre était sur l’île des Baléares, en Espagne, « dans un cadre privé pour 4 jours de vacances », « qu’il ait été à distance ou pas ne change rien », a ajouté le ministère, rappelant que les ministres sont autorisés à partir en vacances « jusqu’à deux heures en avion de Paris ».

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« Le Haut Conseil à la Santé publique a rendu son avis le dimanche à 17 heures, le protocole est décidé dans le cadre général et il a ensuite été décliné pour les écoles », a-t-on précisé, pour expliquer le court laps de temps entre les annonces et la rentrée des élèves. « S’il avait été là, ça ne serait pas sorti plus tôt », a affirmé le ministère.

La valse des protocoles sanitaires dans les écoles au cours des dernières semaines a provoqué la colère des enseignants, dont une partie s’est mise en grève le 13 janvier, un mouvement largement suivi. Plusieurs syndicats ont appelé à une nouvelle journée d’action pour le jeudi 20 janvier, qui pourrait se traduire par une nouvelle grève.

Appels à la démission

Depuis les révélations de Mediapart, les appels à la démission du ministre se multiplient. Lundi soir, le mot-clé #BlanquerDemission, l’un des plus partagés sur Twitter, a été relayé par des personnalités politiques.

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« Au lieu de préparer avec les enseignants et les parents d’élèves une rentrée sous Covid, le ministre organisait un coup médiatique les pieds dans le sable. Ce niveau de mépris et d’irresponsabilité n’est pas acceptable », a fustigé Yannick Jadot, le candidat écologiste à l’Elysée, demandant à Jean-Michel Blanquer de renoncer à son poste.

Une colère partagée par Sandrine Rousseau, présidente du conseil politique du candidat EELV : « Toi, le ou la prof, tu es revenu un jour plus tôt pour préparer la rentrée ? Eh bien, sache-le, ton ministre s’en fiche », a-t-elle tweeté.

« Trop c’est trop. Jean-Michel Blanquer doit démissionner », a pour sa part réclamé Mathilde Panot, présidente des députés La France insoumise à l’Assemblée nationale.

Pour le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, « quand l’improvisation naît d’un mensonge, la confiance n’est plus possible ».

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A droite, Othman Nasrou, vice-président de la région Ile-de-France et porte-parole de Valérie Pécrésse, la candidate Les Républicains à la présidentielle, qui avait demandé un report de la rentrée de janvier, a appelé sur Twitter le ministre à « s’expliquer sur les circonstances et les raisons de ce fiasco ».

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