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Indemnisations

Violences sexuelles dans l’Eglise: pour les victimes, «les prières et la compassion ne suffisent pas»

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Pédocriminalité dans l'Eglisedossier
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Alors que l’Eglise catholique a mis en place une instance visant à les indemniser, les victimes de prêtres pédocriminels s’interrogent sur la question des réparations. Pour beaucoup, il s’agit de faire reconnaître leur souffrance.
par Bernadette Sauvaget
publié le 17 janvier 2022 à 9h39

Pour les victimes de violences sexuelles dans l’Eglise catholique, il faudra encore attendre quelques semaines avant que l’examen des dossiers ne démarre réellement. A la tête de l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr), mise en place par l’épiscopat, la juriste Marie Derain de Vaucresson est en train de constituer ses équipes. Sa mission sera financée par le fonds Selam, doté au départ de 20 millions d’euros par les diocèses.

«Comment évaluer ces préjudices ?»

Faut-il réclamer ou non quelque chose à l’Eglise ? Pour nombre de victimes, le débat n’est pas encore pas tranché. «Pour ma part, cela a toujours été évident : je demanderai une indemnisation», confie Michel. A la fin des années 60, alors âgé de 8 ans et demi, il a été violé à plusieurs reprises par Noël Lucas, prêtre de Vendée et pédocriminel en série, jugé et condamné en 1999 à seize ans de prison. «Cette démarche est importante car je n’ai jamais eu droit à un procès», raconte Michel.

Car lorsque le prêtre a été jugé, sa victime était encore prisonnière d’une amnésie traumati

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