Pas de Sicile, pas de baroque, pas de religion. Toute l'iconographie méditerranéenne explorée au fil des ans par Dolce & Gabbana a laissé place aux obsessions de la Gen Z. Avec deux invités exceptionnels qui nous ont ensorcelés.
On ressent une certaine frénésie lorsqu’on entre dans le théâtre Metropol pour le défilé de mode Dolce & Gabbana. Ce qui saute aux yeux, ce sont les bavardages et l'excitation, même parmi les habitués, à propos du big thing du défilé, déjà annoncée sur l'invitation, à savoir la présence de Machine Gun Kelly et Megan Fox, “le couple du moment” comme on l'aurait écrit dans un magazine people.
Comme c'est souvent le cas, les créateurs parviennent à anticiper la hype avec un timing surnaturel.
Deux jours après leur demande en mariage, voici donc MGK et Megan Fox lors de leur première sortie publique, elle au premier rang et lui sur le podium du défilé. Elle n'a d'yeux que pour lui, il lui donne sa veste. Nous les regardons tous et essayons d'attraper quelque chose, nous ne savons pas vraiment quoi, mais cela n'a pas d'importance, car cet envoûtement par le battage médiatique était l'objectif de Stefano et Domenico, qui savent y faire. Objectif, comme toujours, atteint.
La collection entre en résonance avec l’esthétique des réseaux sociaux dont Machine Gun Kelly fait partie, bien qu'il ne s'agisse pas d'une collection sur Machine Gun Kelly.
Toute l'iconographie méditerranéenne explorée au fil des ans est abandonnée sans nostalgie : pas de Sicile, pas de baroque, pas de religion. Changement de registre.
Il y a une sorte de fusion effervescente des obsessions de la génération Z, y compris une sorte de citation du début des années 2000, une tendance qui est néanmoins contemporaine comme on peut facilement le constater en scrollant sur TikTok.
On observe beaucoup de graffitis et de tags de l'artiste Rocco Pezzella et une esthétique techno fin de siècle, comme dans les vidéos de Bomfunk MC.
Les codes des sports extrêmes et du snowboard en particulier sont également omniprésents, avec des combinaisons rembourrées, des collants, des bonnets et des lunettes de protection.
Et puis il y a toute une section pailletée où l'excès devient la norme : des vestes aux épaules énormes, des full looks sequin, des longs manteaux en fourrure (toujours et uniquement écologiques, souligne le dossier de presse), des influences k-pop et j-pop avec des exagérations cartoonesques et des coiffures rockabilly-kawaii.
Une collection que l’on retrouvera très bientôt sur Tiktok.