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Présidentielle 2022: la Primaire populaire fait pression sur la gauche et les écologistes

Opération de promotion de la Primaire populaire à Lille en janvier
Opération de promotion de la Primaire populaire à Lille en janvier FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Samedi, les porte-parole Mathilde Imer et Samuel Grzybowski ont invité les électeurs à s'inscrire massivement pour permettre le rassemblement et bousculer les jeux des partis.

«On ne veut pas faire sans les partis, mais on ne peut pas les laisser agir tout seul en ce moment». Le mouvement de la Primaire populaire prétend bousculer le ronronnement à gauche et chez les écologistes. Samedi, à moins de trois mois de la présidentielle, les deux principaux organisateurs, Mathilde Imer et Samuel Grzybowski, ont présenté la liste des sept candidats soumis aux votants entre le 27 et le 30 janvier prochain. Il s'agit de Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Christiane Taubira, Anne Hidalgo, Pierre Larrouturou, Charlotte Marchandise et Anna Agueb-Porterie.

Christiane Taubira - comme Pierre Larrouturou, Charlotte Marchandise et Anna Agueb-Porterie - s'est engagée à respecter les règles de cette primaire. Si elle perd le scrutin, l'ex-garde des Sceaux fera donc campagne à côté de celui ou de celle arrivé en tête. Les autres candidats, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo ont indiqué pour leur part ne pas vouloir tenir compte de cette investiture citoyenne lancée en France sur le modèle du mouvement Sunrise aux États-Unis. Pour le moment 120.000 personnes sont inscrites via la société Neovote, et le chiffre pourrait atteindre lundi les 200.000.

«Un vote qui aura des conséquences»

«Ce n'est vraiment pas un sondage à grande échelle mais un scrutin, un vote populaire organisé par la société civile et qui aura des conséquences», ont prévenu les organisateurs. Ils se disent uniquement «soucieux de faire gagner la justice sociale et l'écologie en 2022». « Nous ferons la campagne du vainqueur et nous mettrons toutes nos ressources à sa disposition», a souligné Samuel Grzybowski. À une condition seulement : «que le vainqueur signe un contrat de rassemblement». «Nous serons ravis de faire campagne et de soutenir Jean-Luc Mélenchon s'il accepte de rassembler et par la suite de gouverner avec les autres», a précisé Mathilde Imer. Une condition sensible pour les Insoumis qui détestent cordialement les socialistes. Et réciproquement.

«On ne sait pas qui va gagner»

Face à ceux qui évoquent une forte présence de ces Insoumis chez les inscrits, ou une proximité du mouvement avec Christiane Taubira qui s'est déclaré candidate samedi matin, Mathilde Imer a prévenu : «Le scrutin est loin, loin d'être écrit ». Militante écologiste pour sa part, elle « espère de tout cœur» que Yannick Jadot «changera de position dans les semaines à venir». «On ne sait pas à date qui va gagner ce scrutin, cela dépend de qui s'inscrit jusqu'au 23 janvier à minuit et on invite massivement tous les citoyens à s'inscrire», a-t-elle insisté. Le vote est ouvert dès l'âge de 16 ans, gratuit et uniquement soumis à la prise d'une empreinte bancaire.

Accusés par certains de vouloir introduire une candidate de plus - l'ex-garde des Sceaux - dans un paysage déjà passablement encombré à gauche, les organisateurs de la Primaire populaire répondent à la façon des jésuites avec une question : «Que répondent les candidats au 85% des électeurs qui disent vouloir le rassemblement dans les sondages, et au 75% qui veulent un vote ?»

Un vote par jugement majoritaire

Autre originalité: la modalité du scrutin. Les organisateurs ont choisi le jugement majoritaire, qui classe les candidatures plutôt qu'il en choisit une. Les sept candidats seront donc évalués sur la base d'une question : qui pour faire gagner la justice sociale et l'écologie en 2022 ? Et de cinq mentions à associer à chacun des candidats : très bien, bien, assez bien, passable et insuffisant. Le vainqueur au 30 janvier sera le candidat le mieux évalué par une majorité, celui qui aura le plus de mentions positives et le moins de négatives (les deux dernières mentions).

Haute fonctionnaire et cofondatrice de l'association Mieux voter qui promeut ce mode de scrutin, Chloé Ridel a déjà convaincu LREM de l'utiliser pour leurs votes internes. Elle était présente samedi à côté des organisateurs. Chez les écologistes, la députée Delphine Batho, alors candidate, avait milité en faveur, mais en vain. Ce scrutin a aussi été utilisé lors de la convention citoyenne pour le climat. «Avec le jugement majoritaire, on ne demande plus aux gens de choisir un seul candidat - source de frustration et, au final, d'abstention - mais de les évaluer tous, dans la nuance», vante Chloé Ridel.

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6 commentaires
  • Patrick SL

    le

    J'ai appris qu'il serait possible de voter pour ceux qui se sont expressément déclarés non candidats. Les gens de gauche ont vraiment perdu la tête.

  • Sans-dents

    le

    Sur le site de la « Primaire populaire », le vote est indirect : Il faut placer des curseurs de valeurs sur des « idées » programmatiques, et surtout idéologiques.
    Ces valeurs font toutes parti du « Wokisme » et du gauchisme islamiste.
    C. Taubira cochant favorablement toutes ces cases, il est fort probable que cette Primaire la désignera fin janvier comme candidate à la Présidentielle (avec quels parrainages et financements ???)
    Rappelons que le porte-parole et directeur politique de la « Primaire populaire » est Samuel Grzybowski : Lui et son association ont soutenu « Baraka City » et le « CCIF », deux organisations salafistes dissoutes depuis par G. Darmanin …
    Ce qui en dit long sur l’orientation de cette bien étrange Primaire …

  • Patrick ROUSSEL LEMAIRE

    le

    Charlotte Marchandise et Anna Agueb-Porterie.
    Kisescesnomla ?