BATAILLEDjokovic de retour en rétention, verdict dimanche sur sa possible expulsion

Novak Djokovic à l’Open d’Australie : Le joueur serbe à nouveau placé en rétention

BATAILLEUne audience procédurale est en cours, mais la décision finale sur son expulsion ne devrait être prise que dimanche
Open d'Australie: L'Australie annule une nouvelle fois le visa de Djokovic
Philippe Berry

Philippe Berry

Novak Djokovic n’est plus libre d’aller et venir comme il l’entend. Comme c’était prévu, le joueur serbe a été renvoyé en rétention administrative, sous le contrôle de la police des frontières, ce samedi matin, selon les médias locaux. Une audience de procédure devait se dérouler dans la matinée, en attendant la décision finale sur une possible expulsion ce dimanche par un tribunal fédéral, 24 heures avant le début de l’Open d’Australie.

Djokovic, non-vacciné contre le Covid-19, a continué vendredi à s’entraîner dans l’espoir de conquérir un 10e titre à l’Open d’Australie, et une 21e victoire en Grand Chelem, ce qui serait un record. Ce samedi, le tennisman espagnol Rafael Nadal a estimé que « l’Open d’Australie est bien plus important que n’importe quel joueur », tout en disant ne pas être « d’accord avec beaucoup de choses qu’il [Djokovic] a faites ces deux dernières semaines ».

Ping-pong judiciaire

Quelques heures auparavant, le ministre de l’Immigration, Alex Hawke, a annulé, pour la deuxième fois, le visa australien du Serbe. Le ministre a estimé, dans un document présenté devant la justice, que la présence en Australie de Djokovic « pourrait encourager le sentiment anti-vaccination » et « déclencher une recrudescence des troubles civils ». Selon des documents judiciaires, Novak Djokovic, qui avait été convoqué dans la matinée par les services d’immigration, se trouve ce samedi dans un centre de rétention de Melbourne dans l’attente d’une décision judiciaire sur son cas.

Des audiences en référé sont prévues ce samedi et dimanche devant une Cour fédérale, et les autorités ont indiqué vendredi soir qu’elles n’expulseraient pas le tennisman d’Australie avant que les juges ne se soient prononcés. Le joueur n’est autorisé à quitter le centre de rétention que pour suivre, en ligne, les audiences judiciaires le concernant depuis les bureaux de ses avocats, et sous la surveillance d’agents de la police aux frontières.

C’est la justice fédérale australienne qui est désormais en charge du dossier, à la demande vendredi du juge de Melbourne qui avait été saisi en premier lieu par les avocats du tennisman. Ce changement de tribunal est susceptible de ralentir la procédure, ont estimé les défenseurs de Djokovic. Le joueur va-t-il finalement jeter l’éponge ? « Djokovic est extrêmement bien armé et dispose d’une équipe compétente autour de lui. Il peut soit rester et se battre, soit partir », estime l’avocat spécialisé dans les questions d’immigration Christopher Levingston.

« Erreur humaine »

Djokovic a admis avoir rempli incorrectement sa déclaration d’entrée en Australie, et n’avoir pas respecté les règles d’isolement après avoir été testé positif au Covid-19 en décembre -une contamination dont il espérait qu’elle lui permettrait de bénéficier d’une exemption pour entrer en Australie sans être vacciné. Djokovic, qui a voyagé en Espagne dans les deux semaines précédant son arrivée, contrairement à ce qu’il avait déclaré dans le formulaire d’immigration, a plaidé « l’erreur humaine ».

« Nole » avait sollicité une dérogation pour entrer en Australie, en invoquant une contamination au Covid-19 en décembre, mais son visa a été annulé une première fois à son arrivée à Melbourne le 5 janvier et il a été placé en centre de rétention. Ses avocats avaient obtenu d’un juge le 10 janvier qu’il rétablisse son visa et ordonne sa libération immédiate, mais le document a de nouveau été annulé vendredi par le ministre de l’Immigration en vertu de son pouvoir discrétionnaire.

Les rêves d’un 10e titre à Melbourne s’éloignent d’autant plus que cette annulation de visa, si le recours est rejeté, implique que Djokovic sera interdit d’entrée dans le pays pendant trois ans, sauf circonstances exceptionnelles.

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