Eric Zemmour, candidat à la présidentielle, lors d'un meeting de campagne, le 5 décembre 2021 à Villepinte, près de Paris

Eric Zemmour, candidat à la présidentielle, lors d'un meeting de campagne, le 5 décembre 2021 à Villepinte, près de Paris

afp.com/JULIEN DE ROSA

Que serait une campagne présidentielle sans ses coups d'éclat, ses coups bas, ses coups tordus, ses coups fourrés... ? Parce que, comme dirait Edouard Philippe, "il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux", le service politique de L'Express propose de vous immerger dans les coulisses de cette année présidentielle grâce à un rendez-vous hebdomadaire tous les jeudis sur notre site Internet.

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Zemmour, luxe, calme et inexpérience ?

Le teint bronzé d'Eric Zemmour à ses voeux de janvier et ses photos en maillot de bain sur une plage des Antilles, publiées dans Closer, ont fait sourire au QG de Marine Le Pen. "Quand on veut être président de la République, on ne va pas passer les vacances de Noël dans un hôtel de luxe au soleil, trois mois avant l'élection !", raille un proche de la candidate, pour qui Eric Zemmour n'a rien compris à la politique. Des critiques sur lesquelles on ne s'attarde pas chez le candidat de Reconquête : "Les gens acceptent des choses de lui qu'ils n'accepteraient pas d'un homme politique traditionnel, Eric Zemmour peut partir en Porsche à Saint-Martin que ça ne choquerait personne", assure un proche. En privé, le responsable des événements Olivier Ubéda s'est même enthousiasmé : "Il a un beau teint, c'est formidable à filmer !".

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Zemmour et la presse : ses propres troupes pas convaincues

Il n'a pas pu résister. Lundi, à l'occasion de ses voeux à la presse, Eric Zemmour est sorti de son costume de candidat pour revêtir ses habits de polémiste et s'octroyer un petit plaisir : taper sur ses anciens confrères. Pendant plus de vingt minutes, il a critiqué l'assemblée de journalistes venue l'écouter, et s'est laissé aller, un peu trop, si l'on en croit certains membres de son équipe. "Son discours n'était pas adapté, assure l'un d'entre eux. La plupart des membres de l'équipe le découvrait, et on a été plusieurs à ressentir cela. On a senti que ça ne marchait pas. Même sa partie sur l'Elysée était lourde, c'est un raté."

Le Maire : J'y suis, j'y reste

Bruno Le Maire a "refermé la porte": alors qu'une certaine agitation se développait autour de sa circonscription dans l'Eure chez ceux qui croyaient qu'une place se libérait, le ministre de l'Economie fait savoir qu'il n'exclut pas du tout de repiquer en juin 2022. En 2017, après avoir quitté LR, il s'était présenté devant les électeurs avec l'étiquette LREM et avait remporté un net succès, plus de 64% des voix au second tour face à une candidate d'extrême droite. Rester élu n'est pas un détail d'autant que le ministre de l'Economie a une idée en tête si Emmanuel Macron reste à l'Elysée pour cinq ans de plus : demeurer à Bercy pour incarner une forme de permanence sur les fondamentaux.

Au PRG, Taubira ne fait pas l'unanimité

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Si le Parti radical de gauche indiquait en décembre - à l'unanimité - soutenir Christiane Taubira, tous les radicaux de gauche ne sont pas emballés par la candidature de l'ancienne garde des Sceaux. C'est le cas de Jean-Michel Baylet, qui a dirigé le PRG de 1996 à 2016. L'ancien ministre émet quelques doutes : "Si la Christiane que je connais veut fédérer, c'est très bien. Si ça ajoute de la confusion comme c'est le cas actuellement, c'est problématique." Lui qui a dirigé la campagne de Taubira en 2002 n'est pas surpris par l'irruption tardive et surprise de cette dernière. "C'est sa manière de fonctionner... Elle est toujours là où on ne l'attend pas et jamais là où on l'attend", explique celui qui "se lamente et se désespère des scores de la gauche : Hidalgo et Taubira, ça fait 5 % pour l'instant". Une situation qui n'est pas sans lui rappeler sa jeunesse militante : "Oh vous savez, la première fois que j'ai voté, c'était pour Gaston Defferre (candidat socialiste en 1969, NDLR). Il avait fait 5,01 %." Quel enthousiasme !

Riester, l'oeil du Moscou

Annulez les fleurs et la pièce montée, il n'y aura donc pas de mariage entre Horizons, le parti fondé par Édouard Philippe, et le petit parti de centre-droit Agir, présidé par Franck Riester. Alors que tout était prêt en décembre - et ce, depuis des semaines -, le ministre chargé du Commerce extérieur avait décidé unilatéralement, et au dernier moment, de repousser la fusion des deux organes politiques à janvier. Ô, surprise, ce mardi, rebelote ! Le patron d'Agir a cette fois-ci enterré le processus, pour un motif qui fait enrager les philippistes : Emmanuel Macron s'est une nouvelle fois opposé à l'union et a sommé son ministre d'exécuter sa volonté. Au bureau politique d'Agir, de nombreux cadres ayant déjà adhéré à Horizons, comme Pierre-Yves Bournazel, Agnès Firmin-Le Bodo, Claude Malhuret, Frédéric Valletoux ou encore Louis Vogel, fulminent... et veulent le faire savoir. L'un d'eux se lâche : "Franck et ses quelques amis donnent le sentiment qu'ils vont chercher leurs ordres ailleurs, à l'extérieur, on dirait Georges Marchais qui allait chercher ses ordres à Moscou. L'Élysée nous impose une sorte d'oukaze !" Plusieurs philippistes le prédisent : les fondations de la maison commune chuteront plus vite que le mur de Berlin...

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