L’exposition chronique à la pollution de l’air augmenterait le risque de Covid-19

Publié le par Hélène Bour

Une exposition à long terme à la pollution atmosphérique augmenterait le risque d’infection par le Sars-CoV-2, si l’on en croit une nouvelle étude. Une raison de plus, s’il en fallait, d’accélérer la lutte contre la pollution de l’air.

C’est la double peine pour toutes celles et ceux qui respirent chaque jour un air pollué. Une exposition chronique à la pollution de l’air augmenterait le risque de Covid-19, maladie issue de l'infection par le Sars-CoV-2. 

C’est du moins ce que suggère une nouvelle étude, parue le 10 janvier 2022 dans la revue Occupational & Environmental Medicine (Source 1).

L’étude a été menée auprès des habitants de la ville de Varèse, située en Lombardie, dans le nord de l’Italie, région durement touchée par la pandémie. Les chercheurs ont récolté des données quant à l’exposition des habitants aux particules fines (les PM2,5 faisant 2,5 micromètres de diamètre, et les PM10, de 10μm), mais aussi au dioxyde d’azote NO2, au monoxyde d’azote NO et à l’ozone. Données qu’ils ont recoupées avec les taux d’infection au Sars-CoV-2 du début de la pandémie jusqu’au mois de mars 2021.

Après avoir pris en compte l'âge, le sexe et le fait de vivre en maison de retraite (considéré par les chercheurs comme un facteur de risque de Covid-19), il s’est avéré que les concentrations en PM2,5 et en PM10 étaient significativement associées à une augmentation du taux d'infection au nouveau coronavirus. 

Dans le détail, les auteurs ont mesuré que chaque augmentation de 1 µg/m3 de l'exposition à long terme aux PM2,5  était associée à une augmentation de 5 % du nombre de nouveaux cas de Covid-19, ce qui équivaut à 294 cas supplémentaires pour 100 000 habitants/an. Et l’application de moyennes saisonnières plutôt qu’annuelles a donné des résultats similaires. Des concentrations élevées en NO2 et NO étaient également associées à un sur-risque d’infection.

Dans un communiqué (Source 2), les scientifiques ajoutent que les associations observées ici étaient encore plus visibles parmi les participants les plus âgés, indiquant un effet plus fort des polluants sur le taux d'infection chez les 55-64 et 65-74 ans.

Dans la mesure où l’exposition chronique à la pollution atmosphérique augmente le risque de maladies respiratoires et cardiovasculaires, du fait de l’inflammation générée et nuisant au système immunitaire, il est fort possible que les mêmes mécanismes soient en jeu ici. 

Bien que davantage d’études soient nécessaires pour s’assurer de la validité de ce lien entre pollution et Covid-19, les auteurs appellent à renforcer la lutte contre la pollution de l’air, qui entraîne de nombreuses maladies et décès.