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Célibat et ruptures en série associées à des niveaux plus élevés d’inflammation chez l’homme

Publié le par Hélène Bour

Les hommes vivant seuls ou collectionnant les ruptures auraient plus d’inflammation que les autres, si l’on en croit les conclusions d’une étude scientifique. Détails et conséquences.

Pour un homme, vivre seul pendant plusieurs années et/ou vivre des ruptures amoureuses en série serait associé à des niveaux élevés de marqueurs inflammatoires dans le sang. C’est du moins ce qui ressort d’une nouvelle étude scientifique, publiée le 10 janvier 2022 dans le Journal of Epidemiology & Community Health (Source 1).

L’équipe de chercheurs danois s’est ici appuyée sur les données de 4 835 participants de la Biobanque Copenhagen Aging and Midlife Biobank (CAMB). Tous étaient âgés de 48 à 62 ans. L’équipe a obtenu des informations sur les ruptures vécues de 4 612 personnes  (3170 hommes et 1442 femmes), et des informations sur le nombre d'années vécues seules par 4835 (3336 hommes et 1499 femmes) pour la période 1986 à 2011. Concernant le célibat, les participants ont été répartis en trois groupes : moins d’un an à vivre seul (groupe de référence), 2 à 6 ans, et 7 ans ou plus. Les éventuels facteurs de biais (âge, niveau d’instruction, poids, médicaments, événements traumatiques ou difficiles, personnalité) ont été annotés et pris en compte.

Verdict : chez les hommes, des niveaux plus élevés de marqueurs inflammatoires ( interleukine 6, ou IL-6, et protéine C réactive, ou CRP) ont été obtenus chez ceux qui avaient connu le plus de ruptures sentimentales. Ils présentaient des taux de marqueurs inflammatoires de 17% plus élevés que ceux du groupe de référence, n’ayant que très peu vécu seuls. De même,  les niveaux de marqueurs inflammatoires étaient jusqu'à 12% plus élevés dans le groupe qui avait passé le plus d'années à vivre seul (7 ans ou plus). Précisions qu’aucune association de ce type n’a été observée chez les femmes, bien que l’échantillon n’en comptait que 1 499.

Bien que l'inflammation ait été classée comme “de bas grade”, elle s’est avérée persistante et “indique très probablement un risque accru de mauvaise santé et de décès liés à l'âge”, estiment les chercheurs. “Les niveaux d'inflammation dans notre étude sont faibles, mais ils sont également significatifs, cliniquement pertinents et très probablement un facteur de risque d'augmentation de la mortalité”, soulignent-ils dans un communiqué (Source 2), ajoutant qu'il existe “un nombre notable de personnes vivant avec une inflammation de faible niveau”.

Pour les chercheurs, les hommes auraient encore davantage tendance à extérioriser leur tristesse, par exemple en augmentant leur consommation d’alcool ou de malbouffe, là où les femmes seraient davantage dans l’intériorisation, via des symptômes dépressifs par exemple. C’est du moins leur hypothèse pour expliquer pourquoi célibat et ruptures en série sont synonymes d’inflammation chez l’homme et non chez la femme.