CRISERassemblement contre les violences envers le personnel du CHU de Guadeloupe

Guadeloupe : Le climat de « terreur » contre le personnel du CHU dénoncé lors d’un rassemblement

CRISELe directeur du CHU et ses deux adjoints avaient dû être exfiltrés mardi par la police de leurs bureaux assiégés par des militants contre l’obligation vaccinale
Des soignants s'occupant de malades du Covid-19, au CHU de Guadeloupe le 24 septembre 2020 (illustration).
Des soignants s'occupant de malades du Covid-19, au CHU de Guadeloupe le 24 septembre 2020 (illustration). - GILLES MOREL/SIMAX / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les soignants n’en peuvent plus du climat « de terreur » qui règne au Centre Hospitalier Universitaire de Guadeloupe. Plusieurs centaines de personnes ont ainsi participé samedi à un rassemblement citoyen pour dire « stop » aux violences contre le personnel hospitalier de l’île, sur fond de crise autour de l' obligation vaccinale.

Mardi, le directeur du CHU Gérard Cotellon et ses deux adjoints avaient dû être exfiltrés par la police de leurs bureaux assiégés par des militants contre l’obligation vaccinale. « Cotellon est attaqué parce qu’il est compétent mais surtout parce qu’il est "neg gwadloup" (Guadeloupéen de souche) », a estimé Serge Romana. Ce généticien guadeloupéen, officiant à Paris mais présent au rassemblement, a rappelé le procès en traîtrise que font les opposants à l’obligation vaccinale au directeur du CHU, qui, selon eux, applique les « lois de l’Etat colonial ».

Une contre-manifestation

Lors de cette manifestation organisée par un collectif citoyen au Mémorial ACTe, des enseignants ou des anciens syndicalistes ont aussi dénoncé « des méthodes » syndicales qui manquent « d’éthique dans tous les services publics notamment au CHU », occupé depuis le 15 novembre par des personnels affiliés à la branche santé du syndicat​ UGTG (Union générale des travailleurs de Guadeloupe). « Franchement, ça fait du bien de voir que les gens commencent à parler publiquement autour de cette pression permanente pour venir travailler et cette sensation de ne jamais être libre et à l’aise au travail », a souligné le docteur Tania Foucan, médecin légiste.

Un peu plus loin, le collectif contre l’obligation vaccinale s’était aussi mobilisé, encadré par quelques membres des forces de l’ordre. « Ils nous laissent sans salaire, sans emploi, on ne les lâchera pas », a indiqué Gaby Clavier, ancien secrétaire général de la branche santé de l’UGTG en référence aux suspensions liées au refus du personnel soignant de se faire vacciner.

En Guadeloupe, la cinquième vague a entraîné entre lundi et vendredi plus de 7.000 contaminations. Le variant Omicron représente 100 % des prélèvements et la pression sur le SAMU et les entrées en soins intensifs s’accélère, selon un bulletin épidémiologique de l’Agence régionale de Santé et de la préfecture. Dans ce contexte, le couvre-feu décrété entre 22 heures et 5 heures sera avancé dès lundi à 20 heures, a annoncé la préfecture.

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