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Police-Justice

Un élu macroniste menacé de mort, sa maison tagguée "Zemmour président"

Illustration : Police Nationale

Illustration : Police Nationale - DENIS CHARLET © 2019 AFP

Voitures incendiées, murs taggués, chantier cambriolé... Un élu soutien d'Emmanuel Macron a été ciblé par des dégradations importantes dans la nuit de lundi à mardi. Une enquête a été ouverte.

Un nouvel exemple du contexte politique tendu. Un élu macroniste de la Manche a été menacé de mort et deux de ses véhicules incendiés dans la nuit de lundi à mardi, tandis qu'un tag "Zemour (sic) président" a été peint sur le mur de sa maison, a révélé l'édile de la commune. "Le maire soutien (sic) Macron" et "à mort" ont également été inscrits sur les murs de Bernard Denis, 65 ans, maire délégué Modem de Saint-Côme-du-Mont, commune rattachée à Carentan-les-Marais (Manche).

"Ses trois véhicules, qui étaient stationnés dans un garage attenant à sa maison, ont été incendiés" et sur "le mur de sa propriété, il y avait des tags infamants", a déclaré Jean-Pierre Lhonneur, maire de Carentan-les-Marais (DVD), qui s'est rendu sur place. Un des véhicules, appartenant à la fille de l'élu, "a pu être en partie sauvé. Les deux autres sont inutilisables", a-t-il précisé, dénonçant cette agression. Selon les pompiers, aucun blessé n'est à déplorer.

"Vers 01H30 du matin j'ai entendu un gros boum (...) J'ai vu de la lumière dehors (...) C'était pas de la lumière. C'était très rouge c'était du feu, dans mon garage qui est un garage ouvert", a expliqué Bernard Denis à La Presse de la Manche.

L'élu est ensuite monté dans la voiture de sa fille "pour la mettre en sécurité", sans voir qu'elle était brûlée sur l'arrière, a-t-il expliqué, en ajoutant: "j'ai peut-être pris des risques parce que c'était une voiture au gaz". Il dit également avoir constaté, après avoir porté plainte, des vols sur le chantier où il est en train de construire une deuxième maison.

Une enquête en flagrance ouverte

"Si c'est réellement à cause de ma position politique, c'est très très grave", a-t-il déclaré. "Lundi 29 on a fait une réunion à Saint-Côme-du-Mont pour créer le comité de soutien à Emmanuel Macron. On était une vingtaine. Et il y a eu des articles où mon nom est sorti", a expliqué Bernard Denis.

Le parquet a confirmé les tags et le fait que "deux véhicules appartenant au maire de Saint-Côme-du-Mont ont été incendiés". "Une enquête de flagrance a été ouverte des chefs de destructions volontaires par moyens dangereux", a indiqué le procureur de la République de Coutances, Cyril Lacombe. Dans un tweet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a apporté "tout son soutien" à Bernard Denis, de même que le Modem. De très nombreux élus normands ont également dénoncé cette nouvelle agression d'élu.

Le préfet de la Manche, Frédéric Périssat, a dénoncé de son côté des "agissements inacceptables". "De tels comportements contraires aux valeurs de notre démocratie et de la République seront combattus avec la plus grande fermeté", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Par AA avec AFP