ELLE. Comment avez-vous décroché le rôle de Maria ?

Rachel Zegler. À 16 ans, quatre mois avant de lire l’annonce du casting sur les réseaux sociaux, je jouais au théâtre le rôle de Maria. L’expérience de la scène était tellement stressante que je ne voulais plus en entendre parler. Quand j’ai compris que le réalisateur était Steven Spielberg, j’ai changé d’avis ! J’ai enregistré des vidéos des chansons emblématiques de la comédie musicale comme « I Feel Pretty » ou « Tonight ». Le processus de casting a duré plus d’un an, 30 000 jeunes filles avaient postulé.

ELLE. Votre reprise de « Shallow » de Lady Gaga a contribué à convaincre Spielberg... 

R.Z. Je l’ai postée sur les réseaux sociaux avant même d’être au courant du film ! Elle a été vue par 11 millions d’internautes, ils ont pu se faire une opinion sur ma voix. Mais je ne pense pas que Steven Spielberg soit du genre à se laisser influencer.

ELLE. Steven Spielberg vous a-t-il donné des conseils ?

R.Z. Le film de Robert Wise et de Jerome Robbins sorti en 1961 est culte et la prestation de Natalie Wood unique. Je devais tout oublier et arriver « fraîche » sur le tournage. Le personnage de Maria et moi avons de nombreux points communs : l’âge – 18 ans au moment du tournage –, les origines hispaniques – ma grand-mère maternelle vient de Colombie – et j’ai grandi dans le New Jersey. En débarquant à New York, j’ai dû me construire au contact de la ville. Steven Spielberg m’a conseillé de ne pas lire les critiques.

ELLE. Vous sentez-vous investie d'une responsabilité vis-à-vis de la communauté hispanique ?

R.Z. Depuis quelque temps, les projecteurs sont braqués sur nous. Et c’est tant mieux. Le film « D’où l’on vient » de Jon M. Chu sur les Dominicains installés à New York avec notamment Lin-Manuel Miranda a eu un gros succès. Mais il ne faut pas généraliser. Les communautés d’origine hispanique sont nombreuses et très variées.

ELLE. Vous souvenez-vous du premier jour de tournage ?

R.Z. Comment oublier ? C’était la scène où je rencontrais Tony… J’étais très nerveuse comme était censée l’être Maria. Donc c’était parfait. Je vais vous livrer une confidence : pendant tout le tournage, j’ai fait des cauchemars la nuit. Je me voyais en train de perdre toutes mes dents et dans l’incapacité de dire mon texte. Heureusement, tout cela est bien fini depuis que j’ai vu le film ! Je dors enfin comme un bébé.