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Christian Robert : «On est passé d’une littérature exotique à des livres sincères»

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Christian Robert, fondateur des éditions Au vent des îles, raconte à l’autrice Flore Vesco la reconquête de l’identité polynésienne par la littérature et la quête de légitimité de ses écrivains face au poids de la culture coloniale.
par Flore Vesco
publié le 30 novembre 2021 à 20h44

La Polynésie, qui regroupe 5 archipels et 76 îles, compte trois librairies, une bibliothèque territoriale à Tahiti et deux vraies structures d’édition (les Mers australes et Au vent des îles). A l’occasion du salon du livre Lire en Polynésie où elle était invitée, Flore Vesco a interviewé Christian Robert, fondateur en 1989 de la maison Au vent des îles, qui publie chaque année quinze textes d’origine océanienne ou qui traitent de l’Océanie.

Quelle est la spécificité d’un éditeur en Polynésie ?

Bien implantés en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, nous sommes plus pertinents pour diffuser un roman dans le Pacifique qu’un éditeur français. J’ai travaillé en partenariat avec Stock sur Bluff, de David Fauquemberg. Stock se chargeait de la diffusion en France, et nous dans le Pacifique : nous avons très bien vendu le roman sur notre territoire, sans doute mieux que ne l’aurait fait un éditeur métropolitain.

Le critère est-il uniquement géographique ?

Attention, nous ne sommes pas un éditeur régionaliste. Nous défendons des textes d’origines variées : nous publions aussi bien une Tahitienne de Tahiti, qu’un Papou de Papouasie, un aborigène d’Australie, un Maori de Nouvelle-Zélande, un Samoa ou un Tonga. Et derrière cet espace géographique varié, il y a un terrain culturel et historique commun. Ces régions partagent une histoire douloureuse. Et à la différence d’autres pays de la francophonie ou des outre-mer, ici, dans le Pacifique, les peuples existants sont des

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