POLITIQUE - C’est la première fois qu’il s’explique depuis les nouvelles accusations de viols et agressions sexuelles visant Nicolas Hulot. Ce mercredi 1er décembre, Emmanuel Macron a donné son ressenti en introduction du Conseil des ministres à l’Élysée sur ce dossier judiciaire, qui fait des remous jusque dans la campagne présidentielle du candidat EELV Yannick Jadot.
Selon Le Parisien et BFMTV, qui ont rapporté des propos de participants ayant assisté au Conseil ce mercredi matin, “il faut que la parole se libère et c’est très bien qu’elle se libère”, a notamment déclaré le président. “La justice ne se fait pas dans les médias, pas dans les tribunaux médiatiques”, a-t-il toutefois fustigé.
“La position du gouvernement sur ce sujet est constante. Nous n’accepterons jamais une société de l’opacité ou de la complaisance, et nous ne voulons pas non plus d’une société de l’inquisition”, a aussi averti le chef de l’État, qui estime que “l’enjeu, c’est de faciliter et d’accompagner la libération de la parole, le recueil des plaintes, l’efficacité de la justice”.
Ces propos rapportés d’Emmanuel Macron sont bien différents de ceux qu’il avait tenus lors d’un Conseil des ministres en 2018, peu de temps après que le magazine Ebdo (aujourd’hui disparu) avait révélé l’existence d’une plainte pour viol déposée en 2008 contre Nicolas Hulot par Pascale Mitterrand, petite-fille de François Mitterrand.
Emmanuel Macron avait alors apporté son soutien à Nicolas Hulot, à ce moment-là ministre de la Transition écologique et solidaire, en l’appelant à “tenir” dans “un moment difficile” et en le maintenant dans ses fonctions. Ces propos rapportés par Le Monde émanaient du ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérard Collomb. “Le président a pris cela avec une sérénité de marbre”, avait aussi indiqué Bruno Roger-Petit, alors porte-parole du chef de l’État, rapporte encore le quotidien.
De nouveaux témoignages à paraître contre Nicolas Hulot
Le parquet de Paris a ouvert la semaine dernière une enquête préliminaire après la diffusion le 25 novembre d’une enquête de France 2 lors d’Envoyé spécial. Au total, au moins six femmes, dont l’une mineure au moment des faits, mettent en cause Nicolas Hulot. Trois témoignent pour des faits qui auraient eu lieu entre 1989 et 2001, et sont donc prescrits.
L’enquête télévisée comprend aussi le témoignage de la militante écologiste, Claire Nouvian, et revient sur la plainte pour viol déposée en 2008 par Pascale Mitterrand classée sans suite car les faits étaient prescrits.
Témoignage supplémentaire, une ex-militante d’EELV, Pauline Lavaud, a raconté le 26 novembre sur BFMTV avoir été écartée de la campagne de Nicolas Hulot pour la primaire interne du parti en 2011 parce qu’elle “l’excitait trop”.
Dans son édition à paraître ce jeudi 2 décembre, Paris-Match livre par ailleurs de nouveaux témoignages contre Nicolas Hulot, dont celui de la fille d’une “ancienne ministre du gouvernement Jospin”.
L’entourage du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a de son côté réclamé “solennellement” mardi le retrait de la légion d’honneur de Nicolas Hulot.
Yannick Jadot avait promis lundi l’“impunité zéro” contre les “mecs qui se pensent puissants” et contraignent des femmes, alors que sa campagne est parasitée par l’affaire Hulot, qui vient de le pousser à se séparer d’un de ses porte-paroles, Matthieu Orphelin, proche de l’ancien ministre.
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