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Antilles : Sébastien Lecornu sur place pour déminer la crise

Après avoir mis la question de l'autonomie sur la table, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, doit rencontrer, ce lundi, en Guadeloupe, « des élus locaux, des acteurs économiques et des syndicats ». Il doit faire de même le lendemain en Martinique.

Aux Antilles, la contestation contre l'obligation vaccinale a provoqué de violents incidents.
Aux Antilles, la contestation contre l'obligation vaccinale a provoqué de violents incidents. (Christophe ARCHAMBAULT/AFP)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 28 nov. 2021 à 16:49Mis à jour le 29 nov. 2021 à 09:43

C'est un coup de dés qui peut apaiser la situation… ou pas. Après avoir contesté, la semaine dernière, la « politicaillerie spectacle dans laquelle il faudrait aller s'agiter devant les caméras sur place », Sébastien Lecornu s'est finalement résolu à se rendre aux Antilles, en s'envolant dimanche pour la Guadeloupe.

Après avoir mis sur la table la question de l'autonomie, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, rencontrera les élus guadeloupéens ce lundi , puis leurs homologues martiniquais le lendemain, avant de rentrer à Paris mercredi.

Dans une allocution télévisée aux Guadeloupéens, le ministre avait indiqué vendredi que le gouvernement était « prêt » à évoquer la question de donner plus d'autonomie si cela pouvait permettre de « résoudre les vrais problèmes du quotidien des Guadeloupéens ». « L'autonomie, ce n'est certainement pas l'indépendance », a précisé le ministre au « JDD ».

« Hors sujet »

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Les élus de Guadeloupe avaient demandé samedi la venue d'une délégation interministérielle au sujet des « compétences de l'Etat », pour évoquer la question de l'autonomie de l'île, secouée comme sa voisine la Martinique par une explosion sociale. Dans ces deux départements, la contestation contre l'obligation vaccinale a dégénéré depuis deux semaines en conflit social avec de violents incidents.

La question de l'autonomie a provoqué de vives réactions. En Martinique, elle a fait bondir le porte-parole du collectif syndical LKP, Elie Domota, qui la juge « hors sujet ». Les manifestants n'ont « jamais été entendus » sur leur revendication de « négociations sur l'obligation vaccinale et sur le passe sanitaire », s'agace-t-il. La droite et l'extrême droite ont vivement réagi aussi, parlant de recul et de lâchage du gouvernement, tandis qu'à gauche, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a jugé « stupéfiante » la réponse de l'exécutif à la crise.

Des « avancées »

Avant le départ de Sébastien Lecornu, dimanche, son entourage soulignait « des avancées » : « un retour notable au calme dans la nuit de samedi au dimanche » et, pour la Martinique, « un accord de méthode » signé dans la nuit de samedi à dimanche entre l'Etat, les élus locaux et l'intersyndicale - qui s'est engagée à lever progressivement les barrages -, pour ouvrir des discussions sur les principales problématiques du territoire (santé, prix des carburants, jeunesse, transports). Le ministre doit « approfondir sur place ces échanges », a fait savoir son entourage. Concernant la Guadeloupe, Sébastien Lecornu avait aussi annoncé vendredi la création de « 1.000 emplois aidés pour les jeunes », dans ce département où 34,5 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté national.

« Nous pensons qu'on rentrera à Paris sans forcément avoir résolu toute la crise mais si on prend les choses bout par bout, avec méthode, ça permettra de calmer les choses et d'avoir un dialogue constructif avec l'ensemble des acteurs », estime l'entourage du ministre.

« Ne pas jouer sur les deux tableaux »

Pour apaiser la situation, le gouvernement a reporté l'obligation vaccinale des soignants au 31 décembre , mais il a fait savoir qu'il n'était pas question d'y renoncer. « La loi s'appliquera », insistait samedi Sébastien Lecornu au « Parisien ». « Elle s'appliquera dans tous les départements. La Guadeloupe étant un département, il n'y a pas de raisons de faire des dérogations. Mais si certains acteurs guadeloupéens ne veulent pas qu'elle s'applique et veulent des dérogations, alors c'est qu'ils demandent que le statut puisse évoluer vers une collectivité d'Outre-mer pour leur conférer plus d'autonomie. Ce n'est pas dans le projet du gouvernement, mais pourquoi refuser le débat ? En tout état de cause, ils ne peuvent pas jouer sur les deux tableaux. »

VIDEO - Couvre-feu en Martinique après des violences

Marie-Christine Corbier

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