Qu'est devenue la jeune afghane aux yeux verts photographiée par Steve McCurry ?

Cette photo iconique de National Geographic a fait le tour du monde sans que l'on sache ce qu'était devenue Sharbat Gula, la jeune femme qui imprégnait de son regard perçant la pellicule de Steve McCurry. Le magazine et le photographe l'ont retrouvé des années plus tard et ont tout mis en œuvre pour l'aider financièrement. Depuis la jeune femme s'est réfugiée en Italie.
Qu'est devenue la jeune afghane aux yeux verts photographie par Steve McCurry
Elena Aquila/Pacific Press/LightRocket via Getty Image

L'histoire de la réfugiée la plus célèbre d'Afghanistan continue de passionner le monde entier. Sharbat Gula, dite « l'Aghane aux yeux verts » a été retrouvée en Italie, 37 ans après la parution du célèbre portrait, en couverture de la revue National Geographic. Ce jeudi 26 novembre 2021, le gouvernement italien a annoncé dans un communiqué l'arrivée de la femme, âgée de 49 ans, dans le pays européen. Comme de nombreux citoyens afghans, elle a été contrainte de se réfugier en Europe depuis la prise de pouvoir des Talibans en août dernier. En 2016, elle avait été expulsée vers l'Afghanistan, après avoir été arrêtée, pour avoir vécu au Pakistan avec des faux papiers d'identité. Ce n'est pourtant, pas la première fois que le nom de Sharbat Gula réapparaît dans l'actualité.

Lors de son passage à Madrid pour l'inauguration de la première boutique-galerie Leica d'Espagne en 2019, Steve McCurry a présenté ses dernières photos prises en Chine, avec la nouvelle SL2 de la marque allemande. Il en a profité pour parler de quelques-uns de ses portraits iconiques, comme celui de « l'Afghane aux yeux verts », dont le regard a mis en lumière la réalité des réfugiés afghans au Pakistan, et est devenu l'emblème du photographe et de National Geographic. Sharbat Gula avait alors 12 ans. Pendant sa présentation, McCurry a été très clair concernant la responsabilité des photographes envers leurs sujets : « ce que l'on perçoit n'est pas toujours la réalité », a-t-il dit.

En compagnie du magazine, il a passé des années à rechercher la jeune femme, avant de la retrouver en 2002. McCurry l'a alors photographiée à nouveau, et le mensuel a mis en place une série d'initiatives avec sa famille : « National Geographic a créé un fonds pour leur faire parvenir de l'argent tous les mois », afin qu'ils touchent les droits de reproduction de l'image devenue iconique. Un autre fonds aide également les réfugiés afghans. McCurry a aussi précisé qu'il lui envoyait de l'argent : « Ma sœur lui a acheté une maison au Pakistan qui lui a coûté 70.000 dollars. » « On ne connaît pas toujours les dessous de chaque histoire », a expliqué le photographe, avant d'ajouter : « C'est quelque chose que nous faisons depuis que nous l'avons retrouvée en 2002, mais nous ne communiquons pas dessus. » La raison ? « Nous ne voulions pas que les gens profitent d'elle [au Pakistan] s'ils savaient qu'elle avait de l'argent. »

Instagram content

This content can also be viewed on the site it originates from.

Avec ces affirmations, le photographe est venu dissiper les doutes qui pesaient sur lui : pendant des années, il a été accusé de faire de l'argent sur le visage d'une réfugiée. Mais s'il n'avait pas encore parlé de toutes ces actions, c'est aussi pour une autre raison : « Nous l'avons aidée parce que c'était ce qu'il y avait à faire, pas pour s'en vanter. »

Cet article a été traduit de Vanity Fair Espagne, l'original est à retrouver ici.