Benjamin Garel est directeur du CHU de Martinique depuis 2018. Sur le départ pour un nouveau poste en métropole dans quelques jours, il quitte un hôpital mis sous tension, aussi bien par les manifestants que par les scissions internes autour de l’obligation vaccinale.
Après la Guadeloupe il y a une semaine, la Martinique vient d’entrer à son tour dans un épisode de grève générale. Quelle est la situation sur l’île ?
On n’est pas plongés dans l’insurrection, mais tout le monde se dit que ça peut dégénérer en un claquement de doigts. L’ombre qui plane au-dessus des têtes, c’est le souvenir de février 2009 [une grève générale contre la vie chère, ndlr]. Ces premiers jours vont être des tests. Est-ce qu’on va basculer, comme à l’époque, dans une paralysie totale de quarante jours, avec les transports publics à l’arrêt et les commerces, hôtels, établissements scolaires fermés ? Si tous les habitants se sont rués sur les s