ECONOMIEBiden choisit la continuité à la Fed en reconduisant Jerome Powell

Etats-Unis : Joe Biden choisit la continuité à la Fed en reconduisant Jerome Powell, qui promet de lutter contre l’inflation

ECONOMIELael Brainard, qui avait la préférence des progressistes, a été nommée à la vice-présidence
Joe Biden entouré de Jerome Powell et Lael Brainard, qu'il a nommés président et vice-président de la Fed le 22 novembre 2021.
Joe Biden entouré de Jerome Powell et Lael Brainard, qu'il a nommés président et vice-président de la Fed le 22 novembre 2021. - AFP / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Joe Biden a donc choisi la continuité et pas la rupture. Le président américain a reconduit Jerome Powell à la tête de la banque centrale américaine (Fed), offrant la place de numéro deux à Lael Brainard, qui était poussée par l’aile gauche des démocrates, marquant ainsi une volonté de consensus au sein de son parti. Powell, qui a promis de lutter contre la poussée d’inflation, et Brainard devront encore être confirmés par le Sénat.

La Maison Blanche, a dans un communiqué lundi, salué « l’action décisive du président Powell et de la Réserve fédérale pour amortir l’impact de la pandémie et remettre l’économie américaine sur les rails », ainsi que le « rôle-clé » joué par « Lael Brainard – l’une des principales macroéconomistes de notre pays ».

Lutte contre l’inflation

La Fed va agir pour que l’inflation ne « s’enracine pas », a assuré Jerome Powell. « Nous utiliserons nos outils à la fois pour soutenir l’économie et la solidité du marché du travail, et pour empêcher la forte inflation de s’enraciner », a-t-il déclaré lors d’un discours prononcé à la Maison Blanche, évoquant, parmi les autres priorités de son prochain mandat, « la lutte contre l’évolution des risques liés au changement climatique et aux cyberattaques ».

Joe Biden s’est dit « convaincu que l’accent mis par (Jerome) Powell et (Lael) Brainard sur le maintien d’une inflation faible, de prix stables et du plein-emploi rendra notre économie plus forte que jamais ».

La nomination du président de la Fed est, en matière d’économie, une des décisions les plus importantes du mandat du président des Etats-Unis. Très attendue, elle avait, pour Joe Biden, revêtu un aspect politique plus qu’économique. En pleines négociations pour l’adoption de son plan de réformes sociales et environnementales, il voulait ménager les différentes sensibilités de son parti, pour s’assurer que ces investissements soient adoptés au Sénat.

Une colombe à la vice-présidence

La nomination de Powell doit désormais être confirmée au Sénat, d’abord par la commission bancaire puis en séance plénière, et il devrait bénéficier d’un soutien suffisamment large. Son action, notamment pendant la crise liée au Covid-19, avait en effet été largement saluée à droite comme à gauche.

Lael Brainard est en revanche moins consensuelle. Ses positions en faveur notamment d’une réglementation bancaire et financière stricte, auraient pu lui coûter sa confirmation par le Sénat, un échec que Joe Biden ne pouvait pas se permettre de risquer. Le président américain a également évoqué les risques liés au changement climatique, un sujet souvent évoqué par Lael Brainard, mais sur lequel l’action de Jerome Powell avait été vertement critiquée par l’aile gauche des démocrates, qui la jugeaient trop faible.

La Fed, qui est la plus puissante banque centrale du monde, décide de la politique monétaire du pays, et surveille et régule le secteur financier. Ses décisions peuvent doper ou ralentir l’activité économique américaine en fixant le coût du crédit, influer sur le dollar et par là sur tous les marchés financiers.

Sujets liés