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C’est un petit papillon, de la taille d’un ongle. Une fine queue prolonge ses ailes, dont le revers café au lait est strié de blanc. Déployées, elles arborent un beau bleu violacé. «Il s’agit d’un azuré porte-queue mâle. Les femelles, elles, ont le dessus des ailes plutôt marron, explique Fanny Mallard, en manipulant avec précaution le filet dans lequel elle vient de capturer le spécimen. C’est une espèce méridionale, qui devient de plus en plus commune ici à cause du changement climatique.» Nous sommes à vingt kilomètres au sud de Bordeaux, parmi les bruyères et ajoncs de la lande humide de Brousteyrot, au cœur de la réserve de Saucats-La Brède. Munie de bottes, la jeune docteure écologue nous fait découvrir l’un des 259 sites d’études des «Sentinelles du climat». Lancé en 2016 et porté par l’association Cistude Nature, ce programme, dont elle est la coordinatrice scientifique, vise à analyser et modéliser les effets du changement climatique sur la biodiversité locale en Nouvelle-Aquitaine. Il se concentre sur l’étude d’une vingtaine d’espèces ou groupes d’espèces peu mobiles vivant dans des écosystèmes de la région et très sensibles au changement climati