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Présidentielle

Moratoire, plan Marshall, augmentation des salaires... La gauche se veut au chevet des soignants

Anne Hidalgo, candidate à l'élection présidentielle 2022, lors d'une conférence de presse à Valence le 15 octobre 2021

Anne Hidalgo, candidate à l'élection présidentielle 2022, lors d'une conférence de presse à Valence le 15 octobre 2021 - JOSE JORDAN © 2019 AFP

Face à la crise de l'hôpital public, les candidats de gauche multiplient les propositions à quelques mois de la présidentielle.

L'hôpital pourrait devenir l'un des sujets de la campagne. Alors qu'un rapport du Conseil scientifique relayé par Libération estime que 20% des lits d'hôpitaux sont fermés, la gauche s'empare de la thématique.

Si Olivier Véran essaie de désamorcer la polémique, estimant que la réalité des chiffres est loin d'être celle évoquée, Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel s'appuient sur ces données pour pousser leur avantage.

Des soignants "rincés"

À commencer par la maire de Paris qui, avant sa visite dans un hôpital public, à Saint-Vallier dans la Drôme ce mercredi, a appelé à un "plan Marshall" sur Twitter.

La candidate à la présidentielle a profité de ce déplacement pour décliner une esquisse de programme devant les soignants. Au menu des propositions: "redonner des moyens à l'hôpital", "faire péter" le numerus clausus, mettre fin aux Agences régionales de santé (ARS) qui ne "sont là que pour contenir les dépenses de santé", raconte France Bleu Drôme Ardèche.

"Aujourd'hui, tous les professionnels de santé sont rincés. (...) Travaillons sur leurs conditions de travail et leurs salaires", a encore estimé l'élue sur BFMTV-RMC ce jeudi.

La macronie estime avoir fait avancer les dossiers

Ses propos sont peu appréciés de la part de la majorité présidentielle.

"Supprimer le numerus clausus? Nous l'avons fait. Il y a 2 ans. Former plus de 10.000 médecins par an? C'est le cas. Former plus d'infirmiers et aide-soignants? 6.000 places en plus cette année. Sans compter la revalorisation des carrières et rémunérations", lui répond Aurore Bergé, députée LaREM, sur Twitter.

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, assumait ce mercredi, lui "ne pas pouvoir rattraper en 4 ans ce qui n'a pas été fait en 30 ans", tout en se disant "persuadé que les mesures (comme le Ségur de la santé) produiront leurs effets".

Moratoire et augmentation de salaires

Jean-Luc Mélenchon tente également de s'emparer du sujet. Le candidat de la France insoumise pour 2022 propose un "moratoire sur la fermeture des lits".

Mathilde Panot a également regretté qu'on "puisse continuer les fermetures de lits dans notre pays: c'est un scandale absolu", a jugé la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale ce jeudi sur Franceinfo.

Enfin, Fabien Roussel qui se présente sous les couleurs du parti communiste, a estimé sur Twitter "ne pas avoir besoin d'être Sherlock Holmes pour comprendre que le problème, c'est les salaires et les conditions de travail".

"Un bijou de la République"

Du côté des écologistes, Yannick Jadot s'est relativement peu exprimé sur le sujet. Il avait toutefois estimé le 12 mars 2020, quelques jours avant le premier confinement, que le gouvernement avait "joué avec l'austérité budgétaire à l'hôpital".

"Nous nous apercevons que l'hôpital public est un bijou absolu de la République et, qu'en période de crise, il nous faut des infirmières, des médecins et du matériel. Quand j'écoute les spécialistes et les médecins à l'hôpital, ils disent: 'il nous faut 4000 infirmières et 4 milliards d'euros sur la table'", avait estimé l'eurodéputé sur Franceinfo.

À droite, même si les candidats au congrès LR, Eric Ciotti, Valérie Pécresse et Xavier Bertrand promeuvent la baisse du nombre de fonctionnaires, Philippe Juvin est sur une autre ligne.

Le chef du service des urgences à l'Hôpital européen Georges-Pompidou a appelé sur LCI à la fin des fermetures de lits et au doublement" du nombre d'infirmières, d'aide-soignants et de médecins "en formation dans les écoles".

Marie-Pierre Bourgeois avec AFP