Menu
Libération
Diplomatie

Accord nucléaire : Téhéran se dit prêt à reprendre les négociations dès novembre

Le vice-ministre iranien chargé du dossier, Ali Bagheri, a annoncé ce mercredi une reprise des discussions à Vienne avant la fin du mois prochain. Une annonce jugée prématurée par les Européens.
par LIBERATION et AFP
publié le 27 octobre 2021 à 19h41

L’Iran se dit prêt à reprendre les négociations sur son programme nucléaire à Vienne en novembre. C’est du moins ce qu’ a annoncé mercredi le vice-ministre iranien chargé du dossier, Ali Bagheri, à l’issue d’une rencontre à Bruxelles avec le négociateur européen Enrique Mora. Façon de gagner du temps ou réelle volonté ? Difficile de trancher.

«J’ai eu une conversation sérieuse et constructive avec Enrique Mora sur les éléments essentiels d’une négociation réussie. Nous sommes convenus d’entamer les négociations avant la fin du mois de novembre. La date exacte sera annoncée la semaine prochaine», a en tout cas trompété le vice-ministre iranien chargé du dossier, Ali Bagheri, sur son compte Twitter.

«Il n’y a rien à annoncer pour l’instant» du côté de Bruxelles, a-t-on tempéré de source européenne après la rencontre. «Après avoir évalué les pourparlers entre M. Bagheri et M. Mora, nous déciderons de la date à laquelle nous entrerons en pourparlers avec le groupe 4+1 (des cinq Etats signataires) , mais il ne sera pas trop tard», a pour sa part déclaré à Téhéran le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian.

L’UE presse les Iraniens de reprendre les négociations engagées à Vienne pour sauver l’accord conclu en 2015, censé empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire. Elles ont été suspendues depuis l’élection en juin d’un nouveau président iranien.

Annonces jugées «prématurées»

«Les pourparlers doivent se tenir à Vienne», insiste-t-on à Bruxelles. Les Iraniens avaient demandé à rencontrer Enrique Mora pour «discuter des questions restées en suspens» après leurs entretiens avec le négociateur européen le 14 octobre à Téhéran. «Ils veulent des clarifications sur le texte qui est sur la table (à Vienne) et des contacts bilatéraux avec certains des pays signataires», avait confié la semaine dernière un responsable européen. Mais il n’était pas question pour les Européens de négocier quoi que ce soit bilatéralement avec les représentants du régime iranien.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, coordinateur des négociations sur l’accord nucléaire de 2015 avec l’Iran (connu par son acronyme anglais JCPOA), doit consulter les autres signataires – ainsi que les Etats-Unis, prêts à revenir dans cet accord dénoncé en 2018 par Donald Trump –, avant d’arrêter une date pour la reprise des négociations à Vienne.

Les annonces iraniennes ont été jugées pour cette raison «prématurées» par les Européens.

L’accord conclu entre l’Iran d’une part et les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, la France et l’Allemagne de l’autre, offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions internationales qui étranglent son économie en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l’ONU.

Les Américains s’impatientent et ont de nouveau prévenu lundi être prêts à prendre «d’autres mesures» si les négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien échouaient.

La «porte» de la diplomatie «ne va pas rester ouverte éternellement», a mis en garde l’émissaire américain pour l’Iran Rob Malley. «A un moment donné, le JCPOA aura été trop vidé de son sens, car l’Iran aura fait des progrès irréversibles» en matière nucléaire, a-t-il averti.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique