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Les sans-abri dont la mort a été recensée en France en 2020 avaient en moyenne 48 ans

Les mesures d'urgence prises par le gouvernement pour l'hébergement des sans-abri durant la pandémie ne permettent pas de les sortir durablement de la rue, selon le collectif.[Philippe LOPEZ / AFP]

En moyenne, les Français meurent à l'âge de 79 ans. Sauf ceux qui n'ont pas de chez soi. D'après le rapport annuel du collectif «Les morts de la rue», publié ce mercredi 27 octobre, les sans-abri dont la mort a pu être recensée en France en 2020 avaient en moyenne 48 ans seulement.

En 2019, le même décompte faisait état de 531 personnes sans domicile décédées, à l'âge de 49 ans en moyenne. Avec 587 morts et une moyenne d'âge réduite, le bilan de 2020 est donc plus lourd. Ces personnes vivaient à la rue ou en structure d'hébergement provisoire au cours de leurs trois derniers mois de vie et 24% d'entre elles avaient passé plus de dix ans en errance. Précisant que ces données sont «non exhaustives», le collectif ajoute qu'au moins un sans-abri sur quatre morts l'année dernière a connu une fin violente, par accident, suicide, noyade ou agression.

81 autres décès ont été recensés dans le décompte des «Morts de la rue». Ceux-là concernent des individus qui ont été sans domicile pendant une période, mais pas toute leur vie. En moyenne, ils sont morts à l'âge de 58 ans. Le signe, selon Julien Ambard, épidémiologiste, que «les personnes ayant connu un parcours à la rue, même une fois entrées dans un logement, subissent toujours le poids» de ce temps passé sans chez soi. Il «impacte leur santé et l'âge moyen de leur décès».

Si des mesures d'urgence ont été prises, au début de la pandémie, afin d'augmenter le nombre de places d'hébergement, le collectif «Les morts de la rue», insiste sur le fait que la mise à l'abri et les solutions ponctuelles ne suffisent pas à sortir durablement les personnes de la rue. Malgré tout, les actions menées par le gouvernement lors du confinement au printemps 2020 constituent un «précédent».

«Elles montrent que les pouvoirs publics peuvent agir massivement auprès de ce public vulnérable», estiment les auteurs du rapport. Aussi, pour une prise en charge efficace, le collectif recommande de concentrer les efforts sur la prévention de la perte de logement. Cela passe par la production de logements sociaux et par l'accompagnement des populations les plus fragiles. Le document cite notamment les femmes enceintes et leurs familles, les demandeurs d'asile mais aussi les mineurs en danger.

Concernant la précarité des plus jeunes, le collectif préconise d'assurer un revenu garanti pour les 18-25 ans et de renforcer l'accompagnement de ceux qui sortent des dispositifs de l'Aide sociale à l'enfance (ASE). Globalement, il s'agit de guider les personnes en errance de manière durable et soutenue dans le temps pour espérer, un jour, les voir retrouver un chez soi.

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