Les températures baissent et les virus reviennent : grippe, gastro, mais aussi Covid-19. Si les gestes barrières restent primordiaux pour limiter leur propagation, le vaccin est le principal atout pour sortir de la pandémie. On fait le point sur les données dont on dispose à ce sujet.

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Quand faire le rappel ? 

Plus de 51 millions de Français ont reçu une première injection contre le Covid-19, et le pays compte, à ce jour, 87.8 % de personnes majeures complètement vaccinées. Mais comme pour le vaccin contre la grippe saisonnière, le vaccin anti-Covid nécessite des rappels réguliers pour rester pleinement efficace. Les autorités de santé ont estimé que l’immunité conférée par le vaccin diminuait avec le temps, en particulier face au variant Delta. Le site du gouvernement précise que « cette baisse de protection concerne essentiellement l’efficacité contre l’infection et contre les formes symptomatiques »,  alors que « l’efficacité contre les formes graves reste à un niveau élevé, quel que soit le vaccin administré ». 

La troisième dose est administrée six mois après la première – sauf si vous avez été vacciné avec Janssen : dans ce cas, vous pouvez bénéficier du rappel quatre semaines après votre dernière injection. Pour l’instant, seules sont concernées les personnes vulnérables (de plus de 65 ans ou présentant des comorbidités), celles travaillant aux côtés de personnes fragiles (personnel médical, soignants, pompiers) et les proches de personnes immunodéprimées, quel que soit leur âge. Une simulation sur le site du gouvernement vous permet de constater votre éligibilité à une dose de rappel. 

Quel vaccin pour la troisième dose ?  

Pour l’instant, seul le vaccin Pfizer-BioNTech est administré pour une troisième dose, après qu’il a obtenu une extension d’indication de la part des autorités de santé. Les autres vaccins sont encore à l’étude. Moderna a été suspendu dans certains pays scandinaves pour les plus jeunes, les autorités ayant estimé qu’il présentait des risques de myocardites (une infection généralement bénigne du cœur) pour ceux-ci. 

Le 25 octobre, l'Agence européenne du médicament a donné son feu vert, estimant qu’un rappel du vaccin Spikevax de Moderna était efficace pour les adultes. « Des données montrant qu'une troisième dose de Spikevax administrée six à huit mois après la deuxième dose a entraîné une augmentation des taux d'anticorps chez les adultes dont les taux d'anticorps diminuaient » détaille le communiqué. Le dosage (une dose entière ou une demie) reste en revanche sujet à discussion, Moderna ayant trois fois plus de substance active que le Pfizer. L’Agence européenne du médicament doit rendre une décision d’ici les prochains jours. Il est en revanche possible, voire recommandé, de faire le rappel et le vaccin contre la grippe saisonnière en même temps, comme l’indique le gouvernement. 

Perd-on son pass sanitaire si on ne fait pas le rappel ? 

Pour le moment, non. « Il n'y aura pas d'impact de la troisième dose sur le pass sanitaire. Que vous alliez prendre votre rappel ou non, vous garderez le bénéfice du pass sanitaire », avait précisé, fin août et alors que la campagne de rappel se lançait,  le ministre de la Santé Olivier Véran. Mais cela est amené à changer. Les personnes refusant une troisième injection, alors qu’elle leur est recommandée, pourraient se voir défaits de leur pass, a estimé Elisabeth Borne, ministre du Travail, le 14 octobre 2021 sur Europe 1. « Il n'est pas illogique de se poser la question de l'intégrer dans le pass sanitaire », a ensuite appuyé Olivier Véran, le 22 octobre, sur BFMTV et RMC.

D’ailleurs, il n’est pas encore établi qu’il faille faire des rappels chaque année, détaille « Ouest France ». « Une troisième dose généralisée à l’ensemble de la population ne doit pas être considérée comme une forme de rappel, mais comme une dose incluse dans un schéma vaccinal à trois doses », qui précise que l’« on vit avec l’idée que le schéma vaccinal de base contre le Covid-19 est un schéma à deux doses. Mais il a été fait dans le cadre d’une urgence pour contrôler une pandémie, pas pour protéger les gens à 10 ans. »

Les premières études montrent d’ailleurs qu’une échéance élevée entre la deuxième et la troisième doses allonge la durée de la protection (et son efficacité sur d’éventuels variants), mais que l’administration de deux doses à échéances rapprochées est nécessaire pour garantir une efficacité maximale dans un premier temps. 

Les femmes enceintes sont-elles concernées ? 

Les femmes enceintes, désormais également soumises au pass sanitaire, sont encore nombreuses à être réticentes à se faire vacciner, malgré des études attestant de l’efficacité du vaccin (et de l’absence de risque) pour cette population, relève « Le Monde ». « Parmi les onze études menées dans cinq pays différents incluant un total de 81 458 femmes enceintes vaccinées – selon un décompte de Viki Male, maîtresse de conférences à l’Imperial College –, on n’a jamais noté d’augmentation des fausses couches, des naissances prématurées ou des anomalies congénitales à la suite de la vaccination », détaille le quotidien, alors que la contraction du Covid-19 met la mère et l’enfant en danger. 

La vaccination est vivement recommandée aux femmes attendant un enfant, et ce, dès le premier trimestre. Elles sont prioritaires dès l’entrée dans le deuxième trimestre. Elles suivent ensuite le schéma vaccinal classique : deuxième dose quatre à six semaines après la première injection, et troisième dose à partir de six mois plus tard.