Justice

Mireille Knoll : l’antisémitisme au cœur du procès

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Affaire Sarah Halimidossier
A partir de mardi et jusqu’au 10 novembre, Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus, accusés du meurtre d’une octogénaire juive commis le 23 mars 2018, seront jugés devant la cour d’assises de Paris. Après trois ans d’instruction, ils se renvoient toujours la responsabilité du crime.
par Julie Brafman
publié le 25 octobre 2021 à 21h18

Quand il était petit, Yacine aimait bien aller faire les courses avec sa voisine Mireille. Ils allaient au marché du boulevard de Charonne, elle lui donnait un peu d’argent de poche en échange d’un coup de main pour porter les sacs. Yacine habitait au 7e étage d’un immeuble de l’avenue Philippe-Auguste – un HLM cosmopolite du XIe arrondissement de Paris où se côtoyaient des familles juives et d’autres du Maghreb, d’Afrique noire ou de Chine – avec sa mère divorcée, son frère et ses deux sœurs. Pendant des années, il a continué à frapper à la porte du 2e étage, après ses cours, après sa détention, après sa sortie de l’hôpital psychiatrique. Mireille Knoll le laissait entrer dans son petit trois-pièces, toujours souriante, même quand elle souffrait de la maladie de Parkinson et se déplaçait en déambulateur. Elle vivait seule depuis le décès de son mari, rescapé de la Shoah. Elle-même «juive de cœur» mais non pratiquante avait réchappé à la rafle du Vél d’Hiv en juillet 1942. «Elle était une sorte de grand-mère spirituelle, la grand-mère que je n’ai pas eue», dira Yacine Mihoub qui, à partir de mardi, s’assiéra dans le box des accusés de la cour d’assises de Paris. Avec Alex Carrimbacus, il doit répondre de «meurtre sur personne vulnérable et commis en raison de la religion de la victime», de «vol aggravé» et «dégradation par moyen dangereux pour les personnes». Sa mère, notamment soupçonnée d’avoir lavé un couteau ensanglanté, comparaîtra à s

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