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Disparition

Mort de Bernard Haitink, richesse d’orchestre

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Le grand chef néerlandais, interprète éminent de Mahler et Beethoven, s’est éteint jeudi à Londres, à l’âge de 92 ans.
par Eric Dahan
publié le 22 octobre 2021 à 21h19

Bernard Haitink était un monument de la direction d’orchestre, par la probité de ses lectures ancrées dans la tradition classique et romantique européenne, par l’alchimie de grandeur et de sobriété caractérisant ses enregistrements des symphonies de Beethoven, de Brahms, de Bruckner et de Mahler et, enfin, par sa capacité à transfigurer des orchestres sans brusquer les musiciens. Peut-être parce que lui-même savait à quoi s’en tenir sur ses aptitudes de violoniste, au point de rappeler régulièrement qu’il n’avait pu se distinguer comme musicien que parce que nombre des virtuoses de sa génération avaient été exterminés par les nazis.

Clarté architecturale

Né Bernard Johan Herman Haitink, le 4 mars 1929, à Amsterdam, il avait étudié au conservatoire de sa ville et appris son métier auprès de Felix Hupka, qui dirigeait la phalange maison. Après l’avoir éconduit – «Je pense que vous n’en avez pas le talent» –, Hupka avait fini par céder, non sans insister pour qu’il vienne avec son violon et travaille devant lui les symphonies de Brahms phrase après phrase ! Son deuxième maître avait été Ferdinand Leitner, chef de l’Orchestre de l’union des radios néerlandaises dans lequel Haitink était violoniste. En 1955, il fit de lui son second.

La consécration arriva en 1961, avec sa nomination à la tête de l’orchestre royal du Concertgebouw. Succédant à Eduard van Beinum et à Willem Mengelb

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