La croissance de Kering freinée par Gucci
Porté par Yves Saint Laurent, Balenciaga ou Alexander McQueen, le géant du luxe enregistre des ventes supérieures à 2019 au troisième trimestre. Une ombre au tableau : la résurgence de la pandémie en Asie du Sud-Est, qui a freiné la croissance de Gucci.
Par Basile Dekonink
Le vent de la reprise souffle toujours dans le dos des géants français du luxe. Une semaine après LVMH (propriétaire des Echos), Kering a publié, à son tour, des résultats solides au troisième trimestre. Sur les trois mois écoulés, le propriétaire de Gucci, Balenciaga ou Yves Saint Laurent retrouve son niveau d'avant-crise, et fait même un peu mieux.
L'activité du groupe a été tirée par une « très bonne dynamique en Amérique du Nord », indique le groupe emmené par François-Henri Pinault dans un communiqué publié mardi. De juillet à septembre, Kering a engrangé 4,187 milliards d'euros de chiffre d'affaires, un montant en croissance de 10 % par rapport à 2019. Sur les neuf premiers mois de l'année, les ventes du français sont en hausse de 9 %.
Yves Saint Laurent (652,9 millions d'euros de ventes au troisième trimestre contre 506,5 millions en 2019) et Bottega Veneta (363,4 millions contre 284,3 millions) tirent leur épingle du jeu. « Hausse très soutenue » également pour Balenciaga et Alexander McQueen, quand les marques de joaillerie réalisent toutes « une performance remarquable », se félicite par ailleurs la maison française.
Le Covid pénalise Gucci
En revanche, la croissance de Gucci, la marque phare du groupe, marque le pas. Avec 2,181 milliards d'euros de chiffre d'affaires, le vaisseau amiral voit ses ventes progresser de 3,8 % sur un an mais reste encore loin de son niveau de 2019 (193 millions de moins). Un net ralentissement par rapport au reste de l'exercice, où les ventes avaient connu un rebond spectaculaire (+50 % au premier semestre, dont +86,1 % au deuxième trimestre).
En Asie-Pacifique, « il y a eu un ralentissement fin juillet et en août lié à des résurgences de cas de Covid qui ont mené à des fermetures de magasins et à des confinements […] et des mesures qui ont pesé sur la mobilité des Asiatiques et des Chinois, qui ont moins voyagé au sein de la Chine. Tout cela a un peu pesé », a reconnu le directeur financier, Jean-Marc Duplaix, lors d'une conférence téléphonique. La marque anticipe toutefois « une fin d'année intense » avec le lancement de la collection Aria et du film sur Gucci, avec Lady Gaga en vedette.
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Basile Dekonink