BI annonce 100 millions de plus pour sa nouvelle usine de vaccination animale
Le groupe allemand Boehringer Ingelheim porte l'investissement de 200 à 300 millions d'euros pour diversifier le site en construction à côté de Lyon. Il entrera en service en 2023 avec une capacité de 600 millions de doses, qui couvrira tout le spectre de la vaccination animale.
Par Léa Delpont
En 2018, Boehringer Ingelheim avait lancé la construction d'une nouvelle usine de vaccins pour la fièvre aphteuse et la fièvre catarrhale ovine, à Jonage près de Lyon. Le 8 octobre, le groupe biopharmaceutique allemand, qui exerce l'essentiel de son activité vétérinaire en France depuis le rachat de Merial début 2017 , a annoncé une rallonge de 100 millions d'euros au projet initial de 200 millions.
Cet investissement vise à augmenter les capacités de production de vaccins contre des maladies hautement contagieuses dans le cheptel, à développer le stockage de la banque d'antigènes mais aussi à « adapter les futures lignes de production à d'autres infections animales », indique le groupe, notamment porcines et aviaires.
Le centre qui entrera en service début 2023 et générera une centaine d'emplois hautement qualifiés sera en capacité de délivrer non plus 400 mais 600 millions de doses par an, correspondant au quart du cheptel mondial vacciné, sur « toute la chaîne de valeur vétérinaire », indique le président de BI France Erick Lelouche . Ce « fleuron mondial » permettra de « soigner les animaux d'ici et d'ailleurs, et donc de prévenir le développement d'épizooties dévastatrices ».
100 pays
La France est le premier pays fournisseur des traitements vétérinaires du groupe (81 % de ses vaccins) et exporte dans 100 pays. BI a investi 500 millions dans l'Hexagone au cours de cinq dernières années, dans la R & D et la production industrielle. Il est à l'initiative du premier hub international en santé publique vétérinaire .
Mais la diversification a ses limites. S'adressant à la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, en visite à Jonage, Erick Lelouche n'oublie pas la sollicitation du gouvernement « d'examiner la possibilité de contribuer à la fabrication de vaccins Covid » sur les lignes vétérinaires. « Elle n'a pas abouti dans la crise actuelle », reconnaît le dirigeant.
Mais le représentant en France du groupe assure que « les techniques de surveillance, de détection et de réaction rapide aux épizooties que nous développons ici à Jonage renforcent notre compréhension des maladies infectieuses. A ce titre, elles nous permettent de mieux nous préparer, voire d'éviter, les prochaines épidémies ».
Léa Delpont