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Ségolène Royal, laminée aux sénatoriales, en prend son parti

Malgré une lourde défaite aux sénatoriales – elle n’a récolté que 11 voix sur 533 possibles – Ségolène Royal n’entend pas prendre du recul. Son think tank devrait bientôt devenir un parti en bonne et due forme.
par Sacha Nelken
publié le 27 septembre 2021 à 13h04

Ségolène Royal n’a visiblement (toujours) pas l’intention de prendre du champ. L’ancienne présidente de la région Poitou-Charentes et ex-finaliste à la présidentielle de 2007 a annoncé sa volonté de transformer son think tank, qui s’appelle désormais «Désirs de France» (ex «Désirs d’avenir»), en parti politique. «Je pense que je vais transformer “Désirs de France“, qui est le lieu de réflexion que j’avais jusqu’à présent, en parti politique pour qu’au sein de “Désirs de France“ on puisse vraiment faire venir celles et ceux qui se sont éloignés des partis traditionnels, qui n’acceptent plus les divisions, qui pensent qu’on peut redonner un avenir aux jeunes», a déclaré l’ancienne présidente de Poitou-Charentes sur BFM TV. Une formation en marge de son parti de toujours, le Parti socialiste, a-t-elle également bien insisté. Soit peu ou prou un retour à 2007.

Là où l’annonce de Ségolène Royal peut paraître surprenante, c’est qu’elle intervient au lendemain d’une cuisante défaite pour l’ancienne ministre de l’Ecologie de François Hollande. Royal, qui avait annoncé en février 2021 son souhait de devenir sénatrice des Français de l’étranger en transcendant «les clivages droite-gauche», a été lourdement battue. L’ancienne ambassadrice des pôles n’a obtenu que 11 voix sur 533 possibles. «J’espérais davantage, ce serait malhonnête de dire le contraire», réagissait Royal auprès du Parisien peu après l’annonce des résultats.

Une décision «inutilement humiliante»

Le combat semblait ardu pour l’ancienne conseillère de François Mitterrand. Dans sa course au Sénat, Ségolène Royal s’était vu refuser l’investiture du PS, son parti lui préférant Yan Chantrel. «Nous sommes un parti démocratique dans lequel il y a eu un débat, long, au cours duquel quatre candidats se sont présentés. Et en fonction de ce que chacun a pu apporter, en fonction aussi du choix des militants des Français de l’étranger, le choix a été d’investir Yan Chantrel», avait justifié sur Public Sénat le premier secrétaire du parti, Olivier Faure. Auprès du Figaro, l’ancienne ministre avait estimé que c’était une décision «inutilement humiliante». Quelques poids lourds à gauche avaient tout de même apporté leur soutien à l’ancienne députée des Deux-Sèvres comme Christiane Taubira, José Bové ou le maire PS de Montpellier, Michaël Delafosse, qui avait salué «son engagement sur le climat, sur la place des citoyens dans les décisions, la nécessité de réaffirmer l’autorité par l’ordre juste». «Le PS a joué la division», a grincé la candidate dimanche soir après l’annonce des résultats.

Dans ces sénatoriales, dix listes étaient en concurrence pour le renouvellement de six des douze sièges des sénateurs représentant les Français établis hors de France. Le socialiste Yan Chantrel a été élu, permettant à la gauche, particulièrement divisée, de conserver son siège. La cheffe de file d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), Mélanie Vogel, viendra, elle, renforcer le groupe écolo au Sénat après l’exclusion d’Esther Benbassa, accusée de harcèlement.

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