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Explosion de la rue de Trévise : le combat d’Inès, 25 ans, pour que la Mairie de Paris indemnise les victimes

Inès, grièvement blessée lors de l'explosion de la rue de Trévise, est désormais la porte-voix des victimes. Inès, grièvement blessée lors de l'explosion de la rue de Trévise, est désormais la porte-voix des victimes. [© DR]

Lorsque l'explosion de gaz de la rue de Trévise retentit le 12 janvier 2019, Inès est une jeune étudiante en droit qui travaille le week-end dans l'hôtel Ibis de la rue pour payer ses études. Grièvement blessée aux jambes notamment, elle se bat depuis pour reprendre une vie normale. Depuis peu, elle a un nouveau combat : tout faire pour être indemnisée.

Sur Twitter, impossible de passer à côté de son compte «C'est moi» (@Instrevise) créé en juin 2021 et de ses tweets, quasiment tous adressés à la maire de Paris, Anne Hidalgo. Depuis sa chambre d'hôpital, Inès – dont les jambes ont failli être amputées – a décidé de se battre pour obtenir des indemnisations. Pour elle mais aussi pour les 65 autres blessés de l'explosion.

Un espoir d'être indemnisé rapidement

Pourquoi maintenant ? Tout simplement parce que depuis mi-septembre, les derniers verrous empêchant la mise en place d'un accord-cadre d'indemnisation ont sauté. «Contrairement aux premières analyses de la Ville de Paris, il est possible qu’une collectivité participe à un accord-cadre sans que cela indique une reconnaissance préalable de culpabilité», avait en effet annoncé Frédérique Calandra, la déléguée interministérielle de l'aide aux victimes (DIAV).

«Je suis là pour demander réparation de mon préjudice», explique Inès, qui appelle Anne Hidalgo à lui répondre. Sans relâche, courageuse et un brin téméraire, elle multiplie les messages : «Je vous écris sur mon lit d'hôpital où je viens de subir ma 41e opération. Pouvez-vous m'expliquer quel avenir j'ai ? Que me reste-t-il ? Quand allez vous payer ?», s'interroge-t-elle.

Contactée, elle explique être encore à l'hôpital et se réjouit que les médias s'intéressent à sa démarche. Soignée à l'hôpital Saint-Louis à Paris par le professeur Maurice Mimoun, chirurgien plastique au centre des brûlés de cet établissement de l'AP-HP, Inès a subi de nombreuses interventions depuis le drame. Plus d'une quarantaine en 33 mois. Des opérations qui ont un coût, parfois en dépassement d'honoraires.

«Je suis juste une jeune fille épuisée»

Elle témoigne : «Cela fait 33 mois que toutes les victimes souffrent. Des problèmes de prise en charge, perte de salaire, perte de santé, perte de logement, perte de vie». Et à ceux qui l'accusent de vouloir faire le buzz, la jeune femme rétorque que «le show» qu'on l'accuse de chercher, elle l'a «déjà vécu» au moment de l'explosion. «Je suis juste une jeune fille de 25 ans épuisée, qui n'a plus de santé, de vie, d'avenir», témoigne-t-elle.

Aujourd'hui, depuis sa chambre d'hôpital, elle se bat pour se faire entendre, et ne plus rester dans l'ombre. Sans le vouloir, elle porte désormais la voix de toutes les victimes de l'explosion et force les élus parisiens à s'intéresser à l'avancement du dossier. Ce lundi 27 septembre, plus de 3.500 tweets #RuedeTrévise étaient comptabilisés sur Twitter, propulsant ce hashtag en tête des tendances. L'objectif d'Inès est clair : «Je veux retrouver ma vie et devenir procureure».

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