BFMTV
Santé

"Je n'ai pas été élu pour ça": le président de l'assemblée de Guyane n'appelle pas "clairement" à la vaccination

"Je n'ai pas été élu pour ça", a clamé Gabriel Serville, invité sur BFMTV ce vendredi. L'élu guyanais reproche aux autorités sanitaires un défaut d'information, alors que le virus flambe sur le territoire ultramarin.

Il appelle les autorités sanitaires à "faire leur travail d'information". Le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, a préféré botter en touche au sujet de la vaccination, ce vendredi, alors qu'il était invité de BFMTV. Sur notre antenne, Gabriel Serville n'a pas clairement appelé les Guyanais à se faire vacciner.

"Je ne peux pas appeler clairement la population de la Guyane à aller se faire vacciner parce que je ne suis pas particulièrement convaincu que c’est la démarche qu’il faut que j’initie aujourd’hui", a-t-il déclaré ce vendredi à notre micro, arguant qu'il n'avait "pas été élu pour ça".

Ce faisant, l'élu local marche dans les pas de Christiane Taubira qui, jeudi dernier, estimait ne pas avoir "vocation à appeler à la vaccination en Guyane" sur les ondes de RTL. Gabriel Serville a, lui, fait valoir sa "position d'équilibre", alors que le sujet des injections visant à lutter contre la pandémie "ne faisaient pas partie de la campagne" qui l'a fait élire le 2 juillet dernier et qu'il doit transiger, dans sa propre majorité parlementaire, avec "autant de gens vaccinés que de gens non-vaccinés".

Des missions d'information jugées lacunaires

Le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, lui, estime que le problème réside dans les lacunes du programme mené par les autorités sanitaires sur le territoire ultramarin. Selon lui, ces dernières ne tiennent pas leur mission d'information au sujet de la vaccination contre le Covid-19, qui serait nécessaire à l'égard de la population.

"Il y a des autorités sanitaires dont c’est le travail que de faire de l’information: cela fait plus d’un an pour leur faire comprendre qu’en Guyane, il y a beacoup de personnes dont le français n’est pas la langue maternelle. Il faut faire des messages et des spots dans les langues que les gens sont capables de comprendre et de bien appréhender. Ce travail-là n’est pas fait".

De la même façon, le gouvernement se rend coupable, pour Gabriel Serville, de ne pas assurer une prise en charge pleine et entière du territoire afin de limiter la flambée du coronavirus:

"La Guyane a des frontières qui sont des bassins de vie, qui sont de véritables passoires, et que le gouvernement mette en place un meilleur contrôle pour voir qui rentre et qui sort. Ce travail-là n’est pas fait".

Dans le territoire sud-américain, les chiffres se font de plus en plus inquiétants. Avec 21 patients décédés dans les 7 derniers jours, "jamais la Guyane n'avait enregistré autant de décès et d'admissions en réanimation" depuis le début de l'épidémie de Covid-19.

Hugo Roux