Une musique d’opéra épique, pompeuse, résonnait lundi matin dans le lobby d’un hôtel international de Bamako. Reconnaissable entre toutes. La Chevauchée des Walkyries, de Richard Wagner, a relevé une journaliste de l’AFP sur Twitter. Celle des hélicoptères de la fameuse scène d’Apocalypse Now. Un réceptionniste facétieux a-t-il décidé de jouer avec les nerfs de la délégation française accompagnant au Mali la ministre des Armées, Florence Parly ? Wagner est aussi le nom de la nébuleuse paramilitaire russe qui électrise Bamako et Paris depuis une semaine. Des discussions seraient en cours entre le groupe de mercenaires et la junte au pouvoir au Mali, provoquant la fureur des autorités françaises. Décryptage d’une partie de poker à trois particulièrement tendue.
Que sait-on des discussions entre Moscou et Bamako ?
La rumeur a commencé à se matérialiser lundi, sous la forme d’une alerte de l’agence Reuters : «Le Mali proche d’un accord avec les mercenaires russes du groupe Wagner.» L’information, explique la dépêche, a été recoupée auprès de «sept sources diplomatiques et sécuritaires», toutes anonymes. Deux chiffres sont avancés : le montant du contrat, autour de 6 milliards de francs CFA (9,1 millions d’euros) par mois ; et le nombre de paramilitaires envoyés au Mali, «au moins mil